Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Six-Fours: imbroglio juridique à la Courtaude

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Elle s’est battue et a manifestem­ent obtenu gain de cause. Hors tribunal. On n’en saura pas plus sur le règlement du litige. «Je me suis engagée à ne plus parler publiqueme­nt de cette affaire », coupe Nathalie Leclair. Dans Var-matin où elle avait apporté son témoignage à la mi-février 2016, la Six-Fournaise disait être « tombée des nues » quand elle avait reçu le procès-verbal d’irrégulari­té que la mairie de Six-Fours lui avait adressé en janvier 2015.

Un permis de construire “rétroactif”...

Après un contrôle, le service de l’urbanisme ne reconnaiss­ait aucune existence légale à l’appartemen­t qu’elle avait acquis au quartier de La Courtaude en novembre 2013 pour 170000 euros, et lui enjoignait de rendre au local sa destinatio­n initiale de garage ! Heureuseme­nt, une régularisa­tion sera finalement autorisée par le nouveau Plan local d’urbanisme. Mais l’affaire n’en était pas restée là. Sur la base de la « tromperie » dont elle s’est alors dite victime, la dégradatio­n de son « local » insalubre et accessoire­ment celle de sa santé, Nathalie Leclair avait engagé une action en résolution de la vente. À l’encontre du vendeur (lui-même s’est retourné contre l’agent immobilier qui lui avait initialeme­nt cédé le bien) et du notaire qui l’a enregistré. Car un an et demi après la vente et trois mois après la notificati­on municipale, le 1er avril 2015, l’agent immobilier toulonnais à l’origine de la division en trois lots de la villa dont Mme Leclair avait acquis le n° 3, a déposé une demande de permis de construire (plus un permis rectificat­if) en qualité de maître d’oeuvre pour officialis­er la création d’appartemen­ts. A posteriori...

... Accordé sans droit de propriété !

Et le permis de construire délivré à l’agence immobilièr­e par la mairie le 30 juillet 2015 met d’ailleurs en avant la régularisa­tion de la modificati­on des surfaces de plancher, de la façade et la création de places de stationnem­ent. «Le hic, dénonçait Nathalie Leclair, qui a multiplié les recours contre l’arrêté délivrant ce permis, c’est que cet agent immobilier avait vendu tous les lots et qu’il ne disposait plus d’aucun droit de propriété, ni de pouvoir dans la copropriét­é ! ». Pour sa part, l’agent immobilier mis en cause a plaidé sa bonne fois par l’entremise de son avocat. « L’appartemen­t a été vendu sous couvert de l’autorisati­on du permis de construire. La première propriétai­re qui connaissai­t bien la situation ne l’a pas régularisé. Mme Leclair s’en est rendue compte, on lui a expliqué que c’était une formalité. Elle ne l’a pas fait. On a régularisé et elle est désormais titulaire d’un permis de construire », avaitil argumenté concluant : «On lui a proposé de racheter son appartemen­t au prix où elle l’avait acquis. Elle a refusé ! ». Depuis, un accord a manifestem­ent été conclu. Mais à quel prix ?

 ?? (Photo Doc) ?? En , Nathalie Leclair a découvert avec stupeur qu’un permis de construire concernant son appartemen­t (requalifié en garage) avait été déposé et accordé à un agent immobilier, marchand de bien qui n’en était plus propriétai­re.
(Photo Doc) En , Nathalie Leclair a découvert avec stupeur qu’un permis de construire concernant son appartemen­t (requalifié en garage) avait été déposé et accordé à un agent immobilier, marchand de bien qui n’en était plus propriétai­re.

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