Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Retard dans le procès d’un meurtre à Hyères

L’un des accusés (libre) a dû faire l’objet d’un mandat d’amener. Retraité invalide, il a été transporté en ambulance pour être présent devant la cour d’assises

- G. D.

Un contretemp­s a marqué hier matin, au palais de justice de Draguignan, l’ouverture du procès qui doit conclure la deuxième session de la cour d’assises du Var. À l’appel de la cause, en l’occurrence un meurtre commis le 26 juin 2014 à Hyères, seulement deux des trois accusés étaient présents. En détention provisoire depuis plus de trois ans et demi, Marc Bulinge, 29 ans, se trouvait dans le box des assises. Il doit répondre du meurtre de Kévin Lesvas. Son frère Vincent Bulinge, 27 ans, était également présent, libre sous contrôle judiciaire, accusé de modificati­on d’une scène de crime. Manquait Girard Pugliese, un retraité de 76 ans demeurant à Nice, lui aussi sous contrôle judiciaire, poursuivi pour complicité de meurtre par fourniture de l’arme. Devant cette carence, le président Benoît Delaunay a délivré contre ce dernier un mandat d’amener.

Dans l’incapacité de se mouvoir seul

Il a aussi fallu se résoudre à suspendre l’audience jusqu’en début d’après-midi. Car, comme l’a expliqué son avocate Me Virginie Pin, Girard Pugliese est sérieuseme­nt handicapé, et ne peut se déplacer par ses propres moyens, ses ressources étant très faibles. Au surplus, il ne pouvait venir à Draguignan qu’en ambulance et devait pouvoir y être hébergé dans un cadre médicalisé. Sur la nécessité de la comparutio­n de Girard Pugliese, toutes les parties au procès étaient d’accord. On ne pouvait se passer de sa présence, dans la mesure où Marc Bulinge l’accuse d’avoir tiré le coup de fusil mortel, ce qu’il nie depuis le début de l’affaire. Avec l’arrivée de Girard Pugliese sur un fauteuil roulant, le procès a véritablem­ent débuté l’après-midi. Le directeur d’enquête de la brigade criminelle de la police judiciaire a décrit dans quelles conditions le corps, en partie calciné, d’un homme avait été découvert à Hyères, le 30 juin 2014, dans un champ de la ZAC Saint-Martin. Un tatouage sur son bras droit et ses empreintes digitales avaient rapidement permis d’identifier Kévin Lesvas. Le lendemain, la police apprenait que la victime avait eu une dispute dans un bar, avec une de ses relations, Marc Bulinge. Lequel était domicilié dans une maison jouxtant le champ dans lequel le corps avait été trouvé.

Personne ne veut avoir tenu le fusil

Rapidement arrêté et entendu, Marc Bulinge avait expliqué qu’après le différend dans le bar, il était rentré chez lui avec Lliesse Ihamouine, un ami qu’il hébergeait pour quelques jours. Peu après, Kévin Lesvas s’était présenté en criant devant la maison, avec un couteau. Marc avait alors sollicité l’aide de Girard Pugliese, l’ancien gardien de la propriété, hébergé dans la maison. Selon lui, c’est le retraité qui avait tiré sur la victime. Entendu à son tour, Girard Pugliese a confirmé l’appel de Marc Bulinge, mais a expliqué qu’il s’était rendormi sans verrouille­r sa porte. De ce fait, n’importe qui avait pu pénétrer dans sa chambre et prendre son fusil et ses cartouches. La cour entendra ce matin les différents experts consultés dans cette affaire.

 ?? (Croquis d’audience Rémi Kerfridin) ?? Seul détenu dans ce procès, Marc Bulinge est défendu par Me Nicolas Massuco.
(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Seul détenu dans ce procès, Marc Bulinge est défendu par Me Nicolas Massuco.

Newspapers in French

Newspapers from France