Le RCT réalise un exploit historique à La Rochelle
Les Rouge et Noir, sur le bord de l’océan, ont d’abord su résister aux déferlantes rochelaises, avant de parvenir à bon port au terme d’une seconde période enlevée
Est-ce le succès de la confiance ? On pourrait le penser. Toulon, en réussissant à frapper un grand coup chez un de ses concurrents directs, hier, voit son horizon printanier s’éclaircir. Après un long chassé-croisé entre une équipe de La Rochelle pragmatique, qui bénéficia de deux gros errements des Varois pour tourner en tête à la pause, et un RCT sûr de sa force en seconde période, l’avantage a tourné en faveur des hommes de Galthié. Ils sont parvenus à faire chuter La Rochelle pour la première fois de la saison dans son antre, bondé pour la énième fois. C’est avec beaucoup de sérénité que les Rouge et Noir ont mené leur barque. Malmenés en première période à cause d’un manque de rythme et de beaucoup d’approximations, ils ont d’abord évité de prendre la marée. Et lors d’une seconde période d’un tout autre tonneau, ils ont su redresser la barre de la plus belle des manières.
Un manque de concentration
L’heure de vérité n’a, bien sûr, pas encore sonné, mais le RCT s’est montré ponctuel au rendez-vous d’un premier tournant. En quête de certitudes à l’extérieur après leurs deux derniers probants succès à domicile contre Bordeaux-Bègles et le Stade Français, Vermeulen et ses hommes ont su surfer sur la vague du succès, comme c’était leur objectif affiché. Vent dans le dos, les Toulonnais jouaient au portant, et résistaient aux déferlantes des Maritimes, qui se fracassaient sur les écueils de la défense varoise. Les temps forts des Atlantiques n’étaient pas récompensés à cause de leurs adversaires vaillants en défense et de quelques points laissés au pied par Ryan Lamb, puis Brock James. Wisniewski, au pied, mettait ses coéquipiers, qu’il retrouvait pour l’occasion, dans le sens de la marche. Mais le All Black Kerr-Barlow jouait vite une pénalité. Il surprenait Isa et, sur une pirouette, effaçait Clerc. L’adroit buteur toulonnais redonnait un court avantage aux siens sur une nouvelle pénalité réussie malgré les conditions climatiques difficiles. Avant l’exploit du talonneur Bourgarit, qui filait, tel un trois-quarts, sur 60 m, feintant au passage Attwood et résistant au plaquage de Nonu pour terminer sa folle course près des poteaux.
La balle aux centres
Mais Toulon répliquait du tac au tac. Moins de trois minutes plus tard, un joli mouvement initié par Radradra et relayé par le trio NonuAhston-Isa envoyait Pietersen derrière la ligne. Le buteur toulonnais donnait une nouvelle fois une petite avance aux siens, avant qu’Aguillon ne signe le troisième essai rochelais peu avant le repos. Trois points de retard à la pause pour les Toulonnais : un (bon) coup semblait jouable. Il restait aux Varois, désormais vent de face, à tirer de judicieux bords puis à tenir le bon cap. Ils le firent avec talent et bonheur. Pour preuve. La charnière toulonnaise changeait. Le duel des buteurs perdurait. Les hommes de Collazo perdaient désormais leurs duels, et leur défense était plus poreuse. La paire de centres Nonu-Radradra en profitait, et sur une relance de Belleau, le double champion du monde, bien servi par le banni tricolore, marquait ce qui allait être l’essai de la gagne. Ce succès, mérité sur l’ensemble de la rencontre, propulse les Toulonnais dans le haut du classement. Il ne leur reste plus qu’à y rester, avant de goûter au meilleur de cette fin de saison. À l’image de cette victoire, elle s’annonce prometteuse.