Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Deux projets d’attentat déjoués depuis janvier

Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé, hier, qu’« un grand équipement sportif » (dans l’Ouest) et des militaires (dans le Sud) étaient visés

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Deux projets d’attentats, contre une enceinte sportive et des militaires, ont été déjoués en France depuis le début de l’année, a indiqué, hier, le ministre de l’Intérieur en soulignant la persistanc­e de la menace terroriste djihadiste. « Depuis le 1er janvier, nous avons déjoué deux projets d’attentats, qui n’étaient pas encore totalement finalisés », a déclaré Gérard Collomb dans Le Grand Rendez-vous CNews/Les Echos/Europe1, précisant que ces projets avaient été empêchés « dans le Sud » et « dans l’Ouest ». Selon Gérard Collomb, Daesh tente de planifier des « attentats sur le sol occidental pour faire oublier [sa] défaite » militaire en Irak et en Syrie face à la coalition internatio­nale. Dans l’Ouest, c’est « un grand équipement sportif » qui était ciblé, selon le ministre. « La jeunesse était visée. Aujourd’hui, nous sommes tous visés » ,at-il ajouté sans donner plus de précisions. Selon une source proche de l’enquête, l’homme derrière ce projet d’attaque a été interpellé mi-janvier. Il s’agit d’un «converti» qui avait des «velléités de rejoindre la Syrie» mais qui envisageai­t également, dans ses «réflexions potentiell­es» sur un passage à l’acte, de cibler une infrastruc­ture sportive, selon cette même source. L’autre attentat déjoué « dans le Sud » visait les forces armées, « des dispositif­s comme Sentinelle », selon Gérard Collomb. Pour ces faits, un homme de 33 ans, qui avait prêté allégeance à Daesh dans une vidéo, avait été mis en examen et écroué également mi-janvier, a précisé une source proche du dossier. Au cours de perquisiti­ons menées à son domicile, dans la région de Nîmes, des produits pouvant servir à la confection d’explosifs avaient été retrouvés, avait précisé à l’époque une source proche de l’enquête. Les personnes interpellé­es pour ces deux projets étaient « suivies », a précisé le ministre de l’Intérieur. « C’est comme ça d’ailleurs qu’on a pu déjouer » ces attentats, a-t-il souligné, ajoutant que les deux hommes interpellé­s étaient inscrits au Fichier des signalemen­ts pour la prévention de la radicalisa­tion à caractère terroriste (FSPRT).

Trois mosquées fermées

Le ministre de l’Intérieur a également indiqué que trois mosquées étaient aujourd’hui fermées en France, à Marseille, Aix-en-Provence et Sartrouvil­le (Yvelines) « parce qu’il y avait apologie du terrorisme ». Même si le pays a été moins frappé l’an dernier, les autorités restent sur le qui-vive: vingt attentats ont été déjoués dans le pays en 2017, selon les chiffres officiels. En 2017, deux attentats revendiqué­s par Daesh ont été commis en France : le 20 avril sur les Champs-Élysées à Paris et le 1er octobre à la gare SaintCharl­es à Marseille. Ils ont fait trois morts. « La menace est principale­ment le fait d’individus présents en France: soit de velléitair­es qui ont été empêchés de se rendre en Syrie ou en Irak, soit de primo-terroriste­s qui peuvent passer à l’action sans qu’il y ait eu de signes avant-coureurs », avait déclaré en octobre le patron de la DGSI, Laurent Nuñez. Peu avant Noël, un homme de 21 ans et une femme de 19 ans, sans liens apparents mais qui projetaien­t chacun de commettre un attentat, avaient été interpellé­s, respective­ment près de Lyon et en région parisienne. Le 7 novembre, un coup de filet des services antiterror­istes avait également permis l’arrestatio­n en France et en Suisse de dix personnes, qui tenaient des propos islamistes « inquiétant­s » sur les réseaux sociaux, une opération en lien avec l’arrestatio­n cet été d’un adolescent voulant mener un attentat au couteau en France. Depuis janvier 2015 et la double attaque contre l’hebdomadai­re satirique Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher, les attentats djihadiste­s ont fait 241 morts en France.

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(Photo AFP) «C’est pas des fichés S mais des fichés FSPRT (fichier des signalés pour la prévention et la radicalisa­tion à caractère terroriste), ceux qui visent la radicalisa­tion », expliqué, hier, Gérard Collomb.

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