Les Niçois s’en sortent bien
Le Gym a ramené un point miraculeux de Bordeaux, alors que les Girondins de Gustavo Poyet ont touché les montants à quatre reprises. C’est toujours ça de pris pour les Azuréens
BORDEAUX - OGC NICE : 0-0
À Bordeaux (Matmut Atlantique), Bordeaux et Nice 0 à 0 (0-0). Spectateurs : 23 027. Arbitre : F. Schneider. Avertissements à Bordeaux : Vada (78), Pablo (78). À Nice : Coly (26), Makengo (38).
BORDEAUX : Costil (cap) - Baysse, Sabaly, Pablo, Poundje - Kamano (Vada 75), Lerager, Plasil, Braithwaite (Laborde 61), Meité, de Preville. Entraîneur : Gustavo Poyet.
NICE : Benitez - Burner, Marlon, Sarr, Coly - Lees-Melou (Cyprien 89), Tameze, N. Mendy (cap) - Makengo, Plea, Sacko. Entraîneur : Lucien Favre.
Dans la course d’escargots qui mène à la cinquième place en mai prochain, le Gym a fait une très bonne affaire hier à Bordeaux. Car, au vu du contenu de son match, insipide de bout en bout, il ne pouvait rien espérer de mieux de cette virée girondine qui a tourné au supplice pour de nombreux Aiglons. Techniquement, Nice a été d’une faiblesse absolue, multipliant les pertes de balle grotesques et les choix incohérents dans la construction de ses actions. Les chiffres piquent les yeux : Bordeaux a tiré vingtquatre fois, touché à quatre reprises les poteaux, quand le Gym, lui, n’a pas cadré une seule de ses trois tentatives. Voilà bien longtemps qu’on ne l’avait pas vu aussi pauvre dans le jeu, aussi apathique dans ses intentions d’aller de l’avant. Il a fait « mu-muse » dans le rond central, mais cela n’a jamais accouché d’une action digne de ce nom pour déstabiliser une équipe de Bordeaux, pas bien fringante non plus par moments.
Favre : « Je ne suis pas aveugle »
Lucien Favre a vu le même match. « Je ne suis pas aveugle », a-t-il concédé. Le technicien suisse n’a donc pas pris son pied sur son banc. Il a même plusieurs fois été décontenancé par les choix de passe de ses joueurs, mais n’a bien entendu accablé personne à l’issue de la rencontre. Favre a fait dans le positivisme, ce qui ne lui ressemble pas. Du fatalisme, donc, en quelque sorte… Pas mécontent de son « coup », il s’est satisfait de ce point décroché avec une équipe bis trois jours après un déplacement en Russie qui a laissé des traces dans les têtes et sur les corps. En se privant de Saint-Maximin, Seri et Cyprien au coup d’envoi et bien plus encore, puisque seul ce dernier est entré en jeu en toute fin de match, Favre a fait un pari risqué. Cela lui a souri pour cette fois. Ce n’est pas souvent le cas cette saison, alors autant en profiter, même si on est en droit d’en attendre beaucoup plus dans le jeu. « Oui, c’est vrai qu’on a été chanceux », a reconnu Jean-Victor Makengo.
Dans le désert...
À partir de l’heure de jeu, la vitesse de Saint-Maximin ou celle de Srarfi aurait pu perturber la quiétude de Paul Baysse, qui a failli inscrire le but de la victoire et de l’année sur une aile de pigeon. Mais pour la troisième fois du match, le poteau s’en est mêlé. Une aubaine pour ce Nice sans saveur mais accrocheur et volontaire dans l’effort. Cela n’a pas déplu à Lucien Favre, qui a tenu à saluer l’investissement de jeunes éléments comme Makengo et Sacko. Hier, « Papy » Mendy, 26 ans, était le plus âgé des joueurs alignés dans le onze. De l’équipe de la saison dernière, ne restaient que Plea et Sarr... Alors, pour toutes ces raisons, ce nul décroché à Bordeaux, un concurrent direct pour le top 5, a un goût fort appréciable. Dans le désert, on se contente de peu...