Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Il fallait rompre l’isolement des chefs d’entreprise » L’interview

Il y a cinq ans, Philippe Marquié a fondé le Club des entreprene­urs en Dracénie. L’objectif : créer du réseau et faciliter l’informatio­n

- PROPOS RECUEILLIS PAR AMBRE MINGAZ

« Je n’ai pas la science infuse mais la qualité de mettre les gens en relation. » Le président du Club des entreprene­urs en Dracénie Philippe Marquié se présente ainsi. Chef d’entreprise spécialisé dans le prêtà-porter et la vente de meubles pendant vingt-trois ans, il a créé le Cled il y a cinq ans avec d’autres entreprene­urs. La volonté était de répondre à des besoins réels, mais pas forcément toujours exprimés par les entreprene­urs de ce secteur, surtout issus de TPE/PME. Mais aussi de rompre leur isolement et de mieux faire (re)connaître leurs talents.

Comment vous est venue l’idée de créer ce club ?

En juin 2010, lors des inondation­s, j’étais à La Palud à Fréjus où on a été touché et à Draguignan, où j’étais en train de faire construire de nouveaux bâtiments. Après ce cataclysme, on s’est aperçu que nous, les chefs d’entreprise, étions un peu la tête dans le guidon. Il manquait une structure pour nous rassembler. Il en existait une petite à SaintRapha­ël mais rien à Draguignan. En , j’ai créé ce club sous l’impulsion du président de la communauté d’agglomérat­ion dracénoise Olivier Audibert-Troin et avec l’aide d’autres entreprene­urs comme Rolland Melet (fondateur de  Smart Connect, le béton connecté, Ndlr).

Quelle était votre volonté à la création de ce club ?

Nous voulions réunir les chefs d’entreprise de temps en temps sur des thèmes variés, créer un prétexte à la rencontre, la discussion autour de leur expérience. Rompre leur isolement était un enjeu important aussi.

Où en est le Cled aujourd’hui ?

Il a bien grossi depuis. C’est une vraie mise en réseau et nous n’avons pas que des entreprise­s, il y a aussi les communes qui nous suivent, les politiques, les membres de chambres consulaire­s, d’associatio­ns. Notre objectif est aujourd’hui de répondre à chaque question posée par un entreprene­ur, de toujours lui apporter une réponse.

Quel type d’événements organisez-vous ?

Nous proposons des soirées à thème. La dernière était, par exemple, sur la loi Travail. Nous réunissons des intervenan­ts de qualité qui viennent souvent à titre gracieux pour expliquer et répondre aux questions des chefs d’entreprise. Ces soirées se terminent par des échanges.

À quoi ressemble le tissu économique dracénois ?

Nous avons de très belles entreprise­s mais ce sont en majorité des TPE et PME d’une dizaine ou douzaine de salariés seulement. Les secteurs d’activités sont très divers. Ma seule politique, c’est l’entreprise. Le but de ce club est que l’on puisse développer ce territoire car ici, l’économie est très compliquée et nous souffrons de voir partir nos jeunes... Nous avons de très belles entreprise­s avec des gens motivés et des élus qui font en sorte que ça fonctionne mais il faut se battre. On a du savoirfair­e ici, avec des vignobles, des moulins à huile... Nous avons un joli territoire, étendu sur  communes, mais il faut juste que les entreprise­s se parlent.

Et combien d’adhérents au Cled ?

Nous avons plus de deux cent trente cotisants environ mais de très nombreux sympathisa­nts. A chaque réunion, nous accueillon­s une centaine de personnes car les thèmes les intéressen­t : la nouvelle loi Travail, la génération Y, la cybersécur­ité... Ils restent tard chaque soir même si ces chefs d’entreprise ne posent pas toujours de questions. Quand je les vois rester, je suis content.

Quels sont vos projets ?

Nous venons d’officialis­er une collaborat­ion avec l’Union patronale du Var. Associé au Cled, l’UPV a proposé un UP Afterworks sur la nouvelle loi de finances [jeudi dernier]. Et le  avril, nous organisons une soirée de prestige pour les entreprene­urs, au Château de Berne à Lorgues. Cette fois, il s’agira d’une soirée sans thème, juste pour que les chefs d’entreprise se sentent bien. Une soirée festive autour d’un repas dans un beau cadre. Nous étions plus d’une centaine la dernière fois.

« Il faut que les entreprise­s se parlent »

 ?? (Photo A. M.) ?? Philippe Marquié : « Notre objectif est aujourd’hui de répondre à chaque question posée par un entreprene­ur, de toujours lui apporter une réponse. »
(Photo A. M.) Philippe Marquié : « Notre objectif est aujourd’hui de répondre à chaque question posée par un entreprene­ur, de toujours lui apporter une réponse. »

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