Vignoble neigeux vignoble heureux
Dans le milieu viticole, on admet qu’un “vrai” hiver permet d’assainir les parcelles. En effet, la neige présente l’avantage de maintenir le froid tout en protégeant de trop basses températures qui pourraient s’avérer désastreuses.
« Le froid actuel serait donc une bonne nouvelle, à condition qu’il ne soit pas trop intense », explique Xavier Ranc, oenologue et chef de production au Moulin de la Roque. La neige aurait une action bénéfique par sa protection isolante des sarments et des bourgeons qui, paradoxalement, ne gèlent pas. De plus, elle aurait l’avantage de limiter les traitements printaniers, la vermine ayant été décimée. La neige serait un excellent isolant, son manteau constituant une sorte de voile d’hivernage naturel. Un adage prétend qu’une “Neige en février
vaut mieux qu’un bon fumier” et ce n’est
pas une simple vue de l’esprit. « Les flocons, plus légers que l’eau de pluie, ont le temps, lors de leur lente descente, de se charger en azote atmosphérique, une quantité suffisante pour prodiguer des effets bénéfiques sur les cultures boostant la reprise de la végétation,
précise Xavier Ranc. Lors de la fonte, la neige apporte de l’eau en profondeur de manière progressive et bienfaitrice, sans ruissellement, sans provoquer d’érosion. Bref cette période met la végétation au repos complet ». La taille est pratiquement terminée, seuls les plus prudents ont attendu mars pour tailler, afin d’échapper à un gel tardif sur une floraison précoce. Le gel destructeur de 1956 reste encore à ce jour gravé dans les mémoires.