Le maillage de la médecin générale
Dr Eric Reau, urgentiste CH Antibes Le Dr Eric Reau, médecin urgentiste au Centre hospitalier d’Antibes-Juan-les-Pins et président de la commission des usagers, évoque un paramètre primordial à prendre en compte dans la question des droits des patients à l’information notamment : le manque de temps. « Il faut avoir en tête ce que devient la prise en charge médicale. A titre d’illustration, l’activité des urgences d’Antibes où j’exerce, augmente chaque année de % ; les patients viennent aux urgences parce que les médecins de ville sont débordés. Le maillage de la médecine générale doit être d’urgence remis au coeur du système de santé. » Le Dr Ferrier, généraliste, réagit à ces propos : « Il faut aussi remettre de l’équilibre entre les besoins réels et les besoins ressentis », en pointant du doigt la surconsommation de santé et l’errance médicale.
« Avant, les malades ne savaient même pas qu’ils étaient inclus dans un essai thérapeutique... » Pr Maurice Schneider, président de la Ligue contre le cancer 06
Sur l’information aux malades « Avant, dans les années soixante ou soixantedix, quand j’ai débuté ma carrière en cancérologie, le consentement n’existait tout simplement pas. Et on infantilisait les patients. Quand une femme était atteinte d’un cancer du sein, on lui disait : “Madame, vous avez quelques cellules qui risquent de se transformer en cellules cancéreuses si vous ne faites rien”. Et les malades acceptaient le traitement qu’on leur proposait. On ne parlait jamais vraiment de cancer ; très souvent, quand j’allais voir un malade, on me présentait d’ailleurs comme infectiologue, et non comme cancérologue ! »
La loi n’imposait rien en termes d’information aux familles : de temps en temps, selon la conscience des familles, on donnait de l’information, mais rien n’était obligatoire. On traitait sans donner la parole aux malades. Sur les essais « Lorsqu’on testait de nouvelles molécules, les malades ne savaient même pas qu’ils étaient inclus dans un essai thérapeutique. À cette époque, un grand nombre de médicaments ont été développés de cette façon-là. Aujourd’hui, c’est totalement interdit de procéder ainsi, il y a un contrôle rigoureux de tout ce qui est réalisé en recherche clinique.»