Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’heure d’Alaphilipp­e ?

Le Français de Quick-Step Floors, cinquième l’an passé de la Course au Soleil, espère faire encore mieux lors de cette 76e édition

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Est-ce la bonne année pour Julian Alaphilipp­e ? Paris-Nice présente dès la première étape, demain à Meudon, un parcours favorable pour le puncheur auvergnat qui avait déjà rayonné l’an passé sur la Course au Soleil. Thomas Voeckler, devenu consultant, a levé le lièvre lors de la présentati­on de l’épreuve en janvier dernier. Pour l’ex-champion de France, Alaphilipp­e aurait peut-être pu conserver l’an passé le maillot jaune perdu dans l’avant-dernière étape : « On lui a peut-être trop demandé dans son équipe, ça lui a manqué en fin de semaine. »

« Gagner une étape »

Pour avoir cédé plus de deux minutes dans l’arrivée au sommet du col de la Couillole, le Français avait terminé à la cinquième place du classement général... Cette fois, il annonce des ambitions modérées sans évoquer ouvertemen­t la victoire finale : « J’aimerais gagner une étape comme l’an dernier mais je vais prendre la course au jour le jour et voir ce qui se passe. » Au jour le jour ? C’est précisémen­t l’atout majeur d’Alaphilipp­e, devenu à 25 ans un puncheur d’élite, l’une des gâchettes du peloton dès qu’une arrivée est jugée en côte. En huit jours de course, plusieurs opportunit­és s’offrent à lui, de l’avis du directeur de course François Lemarchand. « L’étape de Meudon lui est favorable. Il peut gagner et prendre les bonificati­ons, estime François Lemarchand. Il a ensuite une autre arrivée favorable à Vence (vendredi, 6e étape) et des possibilit­és dans des sprints bonificati­ons. Quand on sait que Paris-Nice se joue à coups de secondes, ça peut peser.»

Le risque de l’isolement

Le Montluçonn­ais a été remarqué du côté de Chatelguyo­n (Puy-de-Dôme), où doit être jugée mardi l’arrivée de la troisième étape. « Je connais beaucoup de routes de cette édition, avoue-t-il, et je peux dire que le parcours est encore plus exigeant que celui de l’année dernière ». Les différence­s jouent en sa faveur à l’exception du chrono de Saint-Etienne (mercredi, 4e étape), moins typé grimpeur que celui du Mont Brouilly qu’il avait dominé en 2017. Mais, souligne François Lemarchand, « le parcours du contre-la-montre ne lui est pas défavorabl­e, avec un mur à 8% dans le final ». L’unique arrivée au sommet, samedi à La Colmiane (Alpes-Maritimes), est jugée moins dure que le col de la Couillole fatal à ses ambitions l’an dernier. « Ce qui peut lui poser problème, c’est la longueur », relève le directeur de course à propos de l’ascension finale de 16 kilomètres (à 6,2%). « A lui de tirer la leçon du passé », ajoute François Lemarchand à propos des efforts consentis au profit de son équipe en 2017, évoqués par Voeckler. Voilà bien le revers de la médaille de l’appartenan­ce du Français à la formation Quick-Step. Il en tire bénéfice dans la plaine, notamment dans l’exercice des bordures parfaiteme­nt maîtrisé par ses coéquipier­s. Mais, il doit tenir compte des ambitions d’autres coureurs de son groupe, notamment l’Italien Elia Viviani (soutenu par Sabatini et probableme­nt Lampaert) pour les sprints, dans un effectif réduit à sept éléments. Sur les terrains accidentés de la fin de semaine, Alaphilipp­e court le risque de l’isolement.

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(AFP) Alaphilipp­e (ici en Colombie) espère passer du rose au jaune à Paris-Nice.

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