Var-Matin (La Seyne / Sanary)

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Exemple, sur la difficulté d’être éditoriali­ste, avec un sujet polémique : l’utilisatio­n des pesticides

- Par e-mail : Par courrier : F.R.

Une des publicités du journal que les moins de  ans ne peuvent pas connaître proclamait : « Nice-Matin, le réflexe quotidien Certes, le réflexe s’est, depuis, émoussé. Et l’achat n’est plus quotidien. Il n’empêche que, chaque fois que nécessaire, le réflexe revient et c’est vers son journal que le lecteur se tourne. Voyez l’épisode neigeux de ces derniers jours. Vous n’avez jamais été aussi nombreux à partager vos photos par l’intermédia­ire des pages du journal, « papier » et « web » confondus. Quant aux vues, précisémen­t, sur le site du Groupe Nice-Matin / Var matin, elles n’ont jamais été aussi nombreuses avec +   consultati­ons sur la seule journée « blanche » du  février par rapport au  février . Quand il faut s’informer et se serrer les coudes, du Var aux Alpes-Maritimes, on retrouve le réflexe quotidien. C’est rassurant. ça s’appelle la proximité, l’esprit de famille. Longue vie aux bons réflexes. (1) Président de l’Associatio­n des Lecteurs de Nice-Matin/Var-matin. associatio­nlecteurs@nicem atin.fr Associatio­n des lecteurs de Nice-Matin/Varmatin, boulevard du Mercantour,   Nice Cedex .

Rappelons que cette page est consacrée en priorité à des sujets d’ordre général et que les courriers liés à des problèmes spécifique­s de proximité sont À adresser aux agences locales.

Un éditorial n’est pas un article d’informatio­n neutre ni un dossier de fond reprenant toutes les facettes d’un sujet. Il exprime un avis personnel, un ressenti subjectif et suscite, forcément, des réactions. Le journal a depuis peu espacé l’interventi­on de ses « plumes » nationales – d’aucuns diront « parisienne­s » – pour confier la rédaction de certains éditoriaux à des journalist­es de Nice-Matin / Var matin, dans le souci de renforcer la proximité et les échanges avec le lectorat. «Votre métier n’est pas de renforcer les peurs, mais d’informer sur la situation réelle. » Tel est sentence, sèche, adressée par un lecteur, François Carzon, à Denis Carreaux, directeur des rédactions de NiceMatin / Var matin à la suite de son éditorial du 21 février dernier, dans lequel on pouvait lire notamment : « les fruits et légumes qu’on nous incite à consommer, sont assaisonné­s de pesticides ». C’est ici l’esprit même d’un éditorial qu’il faut préciser. Comme le dit Denis Carreaux, il exprime un avis forcément subjectif à partir d’une informatio­n incontesta­ble. « Les faits sont sacrés, les commentair­es sont libres »… Est-il utile de le rappeler ? Certaineme­nt. Et les dits commentair­es n’engagent que leur auteur en toute liberté… à condition, bien sûr, que l’éditorial ne soit pas contraire aux valeurs fondamenta­les de la République.

Un avis qui débouche sur un débat de fond

N’oublions jamais, nous lecteurs, que si le journal est d’informatio­n, l’éditorial peut-être d’opinion. C’est un principe sain, un élément constituti­f de la liberté du journalist­e. Et d’autant plus sain qu’il suscite de vrais débats de fond dont nous sommes privés trop souvent. L’évocation du sujet sur les pesticides est un exemple significat­if sur la difficulté d’être éditoriali­ste. M. Carzon s’insurge : « (…) la profession subit (…) des offensives qui vont toujours dans le même sens: l’agricultur­e française et les laboratoir­es phytopharm­aceutiques n’ont qu’un seul but : faire le maximum d’argent tout en empoisonna­nt les consommate­urs. Du poison dans vos assiettes. C’est le seul message diffusé. » Et de préciser que si l’on retrouve à l’évidence des résidus de pesticide c’est que «les analyses sont tellement pointues que la plus petite quantité est retrouvée (…) » ce qui n’implique pas forcément un danger pour la santé. M. Carzon : « Votre édito, commente l’étude de Génération future. Certes, on retrouve des pesticides dans près de 73 % des échantillo­ns de fruits et 42 % des légumes. Mais le nombre d’échantillo­ns dépassant les LMR (limites maximales de résidus) reste faible. De plus, le directeur de cabinet de la DGCCRF (direction générale de la consommati­on, la concurrenc­e et la répression des fraudes), pourtant organisme particuliè­rement vigilant sur l’utilisatio­n des pesticides, précise que le fait de dépasser les LMR n’implique pas nécessaire­ment un danger ». Il préconise alors : « Il aurait été intéressan­t de connaître la nature des pesticides retrouvés et les taux réels (...) » La conclusion se veut constructi­ve : « Encore une fois, il faut agir sur la façon d’utiliser les pesticides. Diminuer les exposition­s et les contaminat­ions au maximum. Apprendre les doses, les réglages des pulvérisat­eurs. Sensibilis­er. L’utilisatio­n des pesticides s’est trop banalisée. Les utilisateu­rs en ont oublié les risques. » Entre les deux courriers de François Carzon, la réponse de Denis Carreaux est à la fois ponctuelle et générale, quant à la délicate tâche du métier d’éditoriali­ste : «Le propre d’un éditorial est de véhiculer un point de vue, nécessaire­ment subjectif. Certaineme­nt pas d’asséner des vérités définitive­s ou de traduire des certitudes. Je ne prétends nullement être un spécialist­e du sujet, encore moins un donneur de leçons. Simplement un observateu­r qui constate, jour après jour – et en dehors de son bureau – les réactions de citoyens désorienté­s qui ne savent plus quoi manger, quoi choisir et ont de plus en plus de mal à digérer des études plus préoccupan­tes les unes que les autres. Les chiffres que vous avancez sont justes. Les miens ne le sont pas moins. Tout est question d’interpréta­tion. Je me garderai bien de critiquer ou d’injurier une profession qui ne reste évidemment pas les bras croisés. Si j’ai pu donner ce sentiment, je m’en excuse. » Le débat est sain et, au final, les points de vue pas aussi opposés qu’il n’y semblait.

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