L’huître médaillée
L’huître de Giol, une coquille qui vaut de l’argent! Pour la deuxième année consécutive, l’huître de Tamaris de Jean-Christophe Giol, seul véritable producteur du secteur, décroche une médaille d’argent au Salon de l’agriculture
L’huître de Tamaris de Jean-Christophe Giol obtient sa seconde médaille d’argent au Concours général agricole. Les vignerons de l’ouest-Var en récoltent 39 au total. Le miel du Beausset décroche l’or!
Félicitations pour la médaille ! ». Hier matin encore, les clients de passage aux établissements Giol, à la Petite Mer, n’ont pas manqué de saluer le producteur local, auréolé d’une nouvelle médaille d’argent au concours général agricole de Paris. Son huître “spéciale” de Tamaris a clairement tapé dans l’oeil du jury du Salon de l’agriculture. Et aurait même pu obtenir un meilleur sort : « On a frôlé l’or à pas grand-chose», souffle celui qui est le seul à produire, ici, une huître de A à Z – tandis que ses voisins ne font que de l’affinage. « Coquille bien ronde, aspect de la chair bien charnue, très bon parfum, nacre un peu irrégulière. Très proche de la médaille (d’or) ». Tels sont en effet les commentaires des experts qui ont décortiqué le produit seynois. «Tout a été passé en revue: la forme de la coquille, le remplissage, la couleur de la nacre, le goût, l’odeur, la fermeté du pied et de la chair », précise Jean-Christophe Giol. Et de se réjouir, aux côtés de son épouse Sandra qui travaille avec lui : « Cela fait deux années qu’on présente notre huître, et deux ans qu’on décroche la médaille d’argent. Certains se battent toute leur vie sans jamais en avoir une, alors vous pensez si on est contents. »
Des récompenses qui ouvrent des portes
Et à la différence de l’an dernier, la médaille acquise
cette année « nous a fait d’autant plus plaisir que nous avons profité des vacances scolaires pour être présents en famille à Paris (avec nos deux enfants). Nous avons
donc partagé ensemble cette récompense ». Sur le fond, «deux médailles consécutives, cela concrétise la qualité du travail engagé en 2004, d’abord avec les moules, puis en 2006-2007 quand nous avons fait les premiers essais avec les naissains d’huîtres d’Arcachon et des Charentes. Avant de lancer vraiment la production il y a 6-7 ans ». À l’évidence, une telle reconnaissance des efforts accomplis ouvre des portes. A commencer par celles des
grands chefs. «Nous avons eu récemment la visite de David Gomes, meilleur ouvrier de France poissonnier écailler (titre obtenu en 2001). Il a d’abord été surpris de voir qu’on produisait des huîtres ici, et il nous a dit que notre produit méritait
d’être connu. Puis il a parlé de nous à des chefs étoilés marseillais, qui nous ont contactés. Cela fait autant plaisir que la médaille. Et ça nous pousse à continuer. » Cette année, le couple compte d’ailleurs bien se servir de la médaille comme « support de communication »,
pour « valoriser encore la production locale». Pourtant, même sans avoir médiatisé la
première récompense, «nous avons très bien travaillé l’an dernier, en particulier à Noël. On aurait eu trois fois plus de “spéciales”, on les aurait vendues. L’huître a été victime de son succès! » Du coup, pour Noël prochain, le couple est
prévoyant: «On va en faire trois à quatre fois plus que l’an passé. »
Pour autant, le prix de la
“spéciale” n’a pas augmenté
ces dernières années: «On veut que notre produit reste abordable pour nos fidèles clients », assure Sandra.
Prêts pour l’édition !
Du reste, les Giol tiennent à
remercier « les clients qui les soutiennent depuis le début, même dans les périodes difficiles, qu’il s’agisse des particuliers, des restaurateurs ou des grossistes ». Et comme en 2017, une petite fête sera organisée – sans doute début avril – «pour remercier tous ceux qui ont cru en nous, à commencer par le maire de Saint-Mandrier, président du contrat de Baie, mais aussi, bien sûr, le maire de La Seyne, celui de Six-Fours, les représentants des présidents de la Région et du Département ». Et l’an prochain, le couple compte bien envoyer à nouveau son produit sur les tables du jury parisien. « Mais on aura encore plus la pression parce qu’un prix d’excellence est attribué pour la troisième médaille consécutive. Si on ne l’a pas, il faudra repartir à zéro »… Toujours est-il que les naissains des huîtres qui concourront pour l’édition 2018 sont déjà collés et vont désormais grossir pour atteindre leur maturité d’ici à douze mois. La majeure partie d’entre elles sera également présente, à n’en pas douter, sur les tables des banquets de fête de beaucoup de Seynois en fin d’année.