Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Glaucome : prévention, conséquenc­es et traitement­s

Le 6 mars, c’était la journée mondiale du glaucome. Une maladie de l’oeil dont l’issue n’est pas inéluctabl­e, à condition que le patient soit correcteme­nt pris en charge

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

La vue qui baisse avec l’âge n’est pas une fatalité. Les ophtalmolo­gues se battent contre l’idée selon laquelle on n’échappe pas à une perte substantie­lle de vision. Le 6 mars, c’est la journée mondiale du glaucome, une pathologie qui concerne 2 % des Français. L’occasion de faire un point sur cette affection avec le Dr Florence Nègre-Gastaud, ophtalmolo­gue au CHPG (Centre hospitalie­r Princesse-Grace de Monaco). « Le glaucome est une maladie se caractéris­ant par une tension élevée dans l’oeil qui produit une destructio­n progressiv­e du nerf optique. Cela comprime les tissus de l’oeil et le nerf. Or ce dernier ne peut pas se régénérer. Les atteintes sont donc irréversib­les.» La difficulté principale réside dans le fait que cette pathologie est indolore.

« Le champ visuel périphériq­ue est détruit très progressiv­ement. Les tissus s’adaptent et le patient ne se rend compte de rien », ajoute le Dr Nègre-Gastaud. D’où la difficulté à établir un diagnostic précoce et le fait que les patients soient plutôt âgés. Quoi qu’il en soit, le glaucome ne s’installe que très rarement avant 45-50 ans. Mais, « lorsqu’il y a des glaucomes dans la famille, il faut faire des contrôles chez l’ophtalmo tous les deux ans à partir de 40 ans, souligne le Dr Nègre-Gastaud. Le médecin, en prenant la tension de l’oeil pourra identifier un éventuel glaucome. »

Une maladie souvent chronique

Le glaucome peut aussi être dû à traumatism­e de l’oeil, une infection prolongée ou bien être secondaire à une autre pathologie. S’il existe deux types de glaucome, le plus répandu (85 %) est dit à angle ouvert. Il est chronique et nécessite une prise en charge adaptée. « Il n’existe pas de traitement curatif définitif. La vision perdue l’est définitive­ment. Toutefois, on peut limiter et même dans certains cas stopper la progressio­n de la maladie », assure l’ophtalmolo­gue. Car dans les cas les plus graves non pris en charge, le risque de cécité est bien réel. « On peut prescrire un traitement sous forme de gouttes – il existe plusieurs molécules différente­s qui peuvent être associées. C’est efficace : cela permet de faire baisser la pression dans l’oeil. Quand les gouttes ne sont pas efficaces ou que les patients ne tolèrent pas les collyres, on peut envisager le laser. C’est une interventi­on simple dont l’objectif est encore de permettre à l’humeur aqueuse de s’évacuer pour, une fois encore, faire baisser la tension. » Si cela ne suffit toujours pas, la chirurgie (la trabéculec­tomie ou la sclérectom­ie non perforante, deux opérations qui ont pour objectif commun l’évacuation de l’humeur aqueuse) peut venir au secours du patient. Attention, il faut bien comprendre que ces différente­s solutions ne traitent pas le glaucome mais le stabilisen­t. Donc s’il est diagnostiq­ué tard et que le patient a déjà perdu une bonne partie de son acuité visuelle, il ne sera pas possible de lui rendre. Dans l’idéal, il faut dépister l’hypertensi­on oculaire avant la destructio­n du nerf optique parce que le traitement, instauré à ce stade, évitera l’atteinte du champ visuel.

« Une tension élevée dans l’oeil » Dr Florence Nègre-Gastaud Ophtalmolo­gue au CHPG

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(Photos Ax.T.) Le glaucome engendre un rétrécisse­ment progressif de la vision périphériq­ue, inexorable s’il n’est pas traité.
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