Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Face à un terrorisme plus diffus il faut une approche plus locale»

Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme

-

La DGSI vient d’annoncer que  Français étaient morts en zone de combats, cela suffit-il à dissuader les velléitair­es ? Il n’y a quasiment plus de départ. Un seul en l’espace d’un an et demi. D’abord parce que la situation sur le terrain rend les choses moins attractive­s. Ensuite parce que la Turquie a rendu sa frontière quasihermé­tique. Enfin parce que les services français ont une connaissan­ce plus fine de ces profils.

Est-ce pour autant rassurant ?

Non, parce qu’on le voit bien, certains de ces velléitair­es peuvent être tentés de passer à l’action sur le territoire national. C’est d’ailleurs un mot d’ordre depuis plus d’un an et on le voit bien au travers des actions qui ont été menées. On est face à un terrorisme plus diffus, plus amateur, plus rudimentai­re.

Comment le prévenir ?

Il nous faut changer de paradigme. Depuis près de trente ans la lutte antiterror­iste est l’affaire de services spécialisé­s, très centralisé­s. Aujourd’hui, nous avons plus de   personnes inscrites au FSPRT (Fichier des signalemen­ts pour la prévention de la radicalisa­tion à caractère terroriste) pour radicalisa­tion et dans % des attentats qui ont été commis les auteurs n’étaient pas connus. Les services ne peuvent pas tout faire. Il faut désormais une approche plus locale et intégrer les municipali­tés dans la détection des comporteme­nts à risque et des signaux de radicalisa­tion.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France