Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les Jardins d’Albertas, l’oeuvre d’un marquis assassiné

- L’exposition La conférence NELLY NUSSBAUM

Restés dans la même famille depuis leur création vers 1640 à Bouc-Bel-Air dans les Bouches-du-Rhône, les jardins d’Albertas ont conservé intacte leur compositio­n initiale du XVIIe siècle, même si leur créateur n’a pu aller au bout ses rêves anéantis par un révolution­naire Les jardins d’Albertas sont le produit d’une histoire familiale qui débute en 1630. Le marquis de Bouc Henri de Séguiran qui possédait un pavillon de chasse près du village de Bouc-Bel-Air commence par planter des végétaux méditerran­éens et créer fontaines et bassins sur ses terres. Des terres de Bouc et un marquisat qui passent aux mains de la famille d’Albertas en 1673, lorsque Marc Antoine d’Albertas épouse Madeleine de Séguiran, la soeur d’Henri. La plupart des descendant­s de cette union sont restés en Provence, mais celui qui a le plus contribué à la splendeur des jardins est sans conteste leur petit-fils Jean-Baptiste d’Albertas, (17161790), premier président en la Cour des comptes de Provence, membre de la haute société aixoise du XVIIIe siècle.

Le château ne sera jamais construit

À cette époque, à l’instar de la haute société provençale, le marquis Jean-Baptiste d’Albertas avait coutume de vivre une partie de l’année dans la bastide familiale à la campagne. Bon vivant, désireux d’être dans l’air du temps et d’organiser Antibes : face à la mort, l’autodérisi­on des poilus Dans le cadre des commémorat­ions de -, le musée de la Carte postale d’Antibes présente une exposition temporaire d’images anciennes sur le thème de l’humour chez les poilus. En évoquant la Première Guerre mondiale, il peut paraître inappropri­é d’évoquer l’humour chez les Poilus. Et pourtant, il existe de nombreuses preuves écrites qui témoignent des bienfaits de l’humour chez les soldats, notamment ces cartes postales anciennes, qui montrent un aspect insolite et inattendu de la vie des soldats dans les tranchées. Elles constituen­t de véritables témoignage­s de ces hommes qui, voyant la mort en face, utilisaien­t l’auto dérision, en particulie­r, comme échappatoi­re à leur triste existence.

◗ « L’humour chez les poilus », musée de la Carte postale, 4 avenue Tournelli, Antibes. Ouvert de 14 h à 18 h du mardi au dimanche inclus ; fermé le lundi. Tarif : 5€. Gratuit pour les moins de 12 ans). Tél. : 04.93.34.24.88. de belles fêtes, il a dans l’idée de créer un parc grandiose qui servirait d’écrin à un château. En 1751, inspiré par les jardins à la française du paysagiste Lenôtre, il en dessine des plans détaillés. Il fait installer des statues, des escaliers, fait creuser bassins, et fontaines, alimentés par des sources vives. Il plante des arbres remarquabl­es, érables de Montpellie­r, platanes, marronnier­s, ifs, haies de buis et de nombreuses variétés de fleurs. À cause de la Révolution, le château ne sera jamais construit. En effet, le 14 juillet 1790, lors de la fête de la Fédération – premier anniversai­re de la prise de la Bastille – alors qu’il déjeune avec des Fréjus : des Étrusques navigateur­s Dès les premières fouilles, dans les années , a été posée la question de la présence de navigateur­s étrusques dans le midi de la Gaule (région qui, entre  av. J.-C et  comprenait les actuels France, Luxembourg, Belgique, la majeure partie de la Suisse et le nord de l’Italie). Les découverte­s récentes confirment cette hypothèse. Cette conférence dispensée par Claire Joncheray, docteur en archéologi­e, va démontrer qu’après l’Étrurie elle-même, c’est dans le sud de la Gaule que l’on observe les plus importants sites présentant des céramiques étrusques. Le littoral et l’arrière-pays proche se distinguen­t par la quantité, la variété et la concentrat­ion des sites où l’on retrouve des objets et documents datés de la fin du VIIe siècle au milieu du IVe siècle. En plus des céramiques, on trouve des vases métallique­s, des objets de parure. Il y a aussi les monnaies de l’oppidum de Sainte-Maxime, des inscriptio­ns à Saint-Blaise (Alpes-Maritimes), ou des vases marqués par des inscriptio­ns à Marseille.

◗ « La présence étrusque dans le sud de la Gaule (VIIe-IIe av. J.-C.) », mardi 20 mars à 18 h, Villa Aurélienne, 85 Avenue du GénéralCal­lies. Gratuit. Rens. service archéologi­e et patrimoine de la ville de Fréjus. Tél. : 04. 94. 53. 82.47. amis dans son parc, un révolution­naire s’approche du marquis et le perce d’un coup de couteau. Il meurt sur le coup. Repas, jeux et danses sont interrompu­s et l’assassin, Anicet Martel, est arrêté et condamné à l’échafaud. Les travaux ne reprendron­t pas et les jardins ne serviront d’écrin qu’au seul pavillon de chasse.

Casanova amoureux d’une d’Albertas

Bien que la bâtisse fût le lieu de villégiatu­re des d’Albertas, pendant des siècles, les descendant­s n’ont pas tous nourris la même passion pour les jardins. Peu à peu, ils furent délaissés jusqu’à être abandonnés. Il faut attendre 1949, pour que la génération d’après-guerre, ayant retrouvé les plans d’origine, s’attachent à les restaurer. Aujourd’hui, l’ensemble offre un paysage d’arbres taillés, de pelouses d’un vert très anglais, de végétation luxuriante et de promenades. Celles-ci sont bordées d’une statuaire imposante d’origine et entièremen­t restaurée, dominée par un superbe Neptune. En 1960, les jardins sont inscrits à l’Inventaire supplément­aire des Monuments historique­s et classés Jardin Remarquabl­e. Le propriétai­re actuel, Olivier d’Albertas, aime à raconter que Casanova séjourna en ce lieu et qu’il y vécut une vraie passion avec une jeune femme qu’il nomme Henriette dans « Ses Mémoires ». En fait, son vrai nom était Marie Anne d’Albertas, cousine de Jean-Baptise, créateur des jardins. ◗ Les jardins D’Albertas sont ouverts au public. Avenue de La Croix d’or, Bouc-Bel-Air, (au sud d’Aixen-Provence). Tarif : 4 €. Tél. : 04. 42. 22. 94. 71. ◗ Sources : La France et ses Trésors, Provence, Corse et Côte d’Azur, éditions Larousse, 1992. Site Internet : Les Jardins d’Albertas, Jardins d’exception en Provence/www.jardinsalb­ertas.com

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(Photo DR) Jean-Baptiste d’Albertas, premier président à la Cour des comptes de Provence, créateur des jardins portant son nom, à Bouc-Bel-Air, fut assassiné le  juillet . Les jardins d’Albertas se structuren­t en quatre terrasses successive­s, reconstrui­tes...

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