Louer sa voiture: un modèle en plein boom
Le transport est le premier secteur de l’économie collaborative (1). Forcément, on pense à Uber ou à Blablacar, désormais ancrés et emblématiques de ce nouveau mode de consommation. Mais il existe aussi des plateformes qui permettent à des particuliers de louer leurs véhicules à d’autres particuliers. À l’image de Drivy ou OuiCar. Cette dernière, lancée en 2012, compte aujourd’hui 1,3 million d’utilisateurs en France, dont 30000 dans le Var. « Les propriétaires sont plutôt des gens âgés de 35-40 ans, qui ont besoin d’un revenu complémentaire, ou qui possèdent deux véhicules, décrit Benoit Sineau, directeur général de OuiCar. Les locataires sont plus jeunes, entre 25 et 35 ans et n’ont besoin d’une voiture que de façon ponctuelle. » Parmi ces utilisateurs, Nicolas et Dominique. Le premier a loué sa voiture via l’appli tout l’été dernier. Le Pradétan de 29 ans venait d’acquérir une voiture pour son usage quotidien, afin d’ « économiser », son autre véhicule, « une vieille Golf cabriolet », qu’il a ressortie pour la belle saison, laissant sa citadine libre. «J’avais entendu parler de OuiCar à la radio et je suis assez curieux de ces choses-là. » Il ne lui en fallait pas plus pour se lancer. Sans réticence : « OuiCar propose une protection et une assurance spécifique: ça me semblait rassurant. » Et de s’amuser: «De toute façon, ce n’est pas une voiture de luxe. » Plus sérieux, il affirme avoir tiré un millier d’euros de cette location sans accroc. « C’est très facile d’utilisation ! » Dominique confirme. « C’est pratique et interactif. » La Valettoise de 52 ans s’est, elle, placée côté demande, en louant un utilitaire pour le déménagement de son fils. « J’étais inscrite depuis un moment, se souvient Dominique. J’avais envisagé d’y mettre ma voiture, mais étant dans les assurances, je ne l’ai pas “senti”. » Dans l’autre sens en revanche, elle a été conquise par le système : « Tout s’est réglé rapidement, ça m’a coûté moins cher qu’un loueur classique.» Bref, elle le refera sans se poser de question. Comme nombre d’utilisateurs de OuiCar, à en croire le développement de la plateforme. «En quatre ans, on a crû très vite», affirme Benoit Sineau. Une croissance qu’il explique notamment par le fait que « OuiCar vient combler un vide qui existe par endroit ». En l’occurrence, les lieux où les loueurs classiques ne sont pas légion. C’est sur ce genre de site que la plateforme table pour se développer encore : « De petits professionnels, comme les garages qui ont des véhicules de courtoisie pourraient utiliser OuiCar. » D’ici là, le site tend à simplifier encore son utilisation, jusqu’à tout dématérialiser… même les clés. 1. Selon une enquête du cabinet PWC pour la commission européenne.