Un festival sans cinéma
Le succès face aux Agenais est probant. Les trois-quarts ont marqué cinq des huit essais toulonnais. Et la défense a été à la hauteur de l’attaque varoise
Il fallait, pour les Toulonnais, signer un match sérieux, appliqué, réaliste. Sans effets spéciaux. Le RCT avait mis le focus sur cette rencontre qu’il se devait de bonifier. Zoom sur un large succès. Face aux hommes de Mauricio Reggiardo venus avec quelques ambitions cachées, les Varois n’ont pas fait dans la dentelle. Agen n’est pas Le Puy. Les Rouge et Noir ont pris la mesure, certes limitée, de leurs adversaires du jour, aussi remaniés que diminués, et fait parler leur puissance et leur vitesse. Alors bien sûr, tout n’a pas été parfait. Il y a eu un temps de latence avec quelques erreurs individuelles forcément pénalisables. Mais une fois la période de rodage passée - grosso modo la première mi-temps -, qui a tout de même permis de marquer trois beaux essais (Belleau pour Clerc, Radradra pour Isa, Tuisova pour Ashton), Toulon a déroulé, le RCT a déboulé. Et même s’ils avaient de belles intentions, les Agenais en ont logiquement et implacablement fait les frais.
Un jeu attaque défense
Avec un joueur de la trempe de Radradra qui tantôt créé des brèches, tantôt prend les trous, et souvent fait la différence, il
semble facile de jouer derrière. Le Fidjien n’est d’ailleurs pas étranger, ces derniers temps, à la réussite de Chris Ashton. L’Anglais bénéficie allègrement de ses offrandes. Au-delà du feu d’artifice offensif, les Rouge et Noir n’offraient pas, avant le coup d’envoi, toutes les garanties au sein dans un pack rajeuni. Mais les Toulonnais, même si le score était acquis, ont su s’aligner en défense quand les visiteurs faute de faire de la résistance
ont tenté de faire bonne figure. Fabrice Landreau regrettait, outre le déchet technique, que ses hommes aient donné trop vite le ballon aux trois-quarts. « Le scénario était d’abord de taper très fort dans l’axe pour resserrer leur défense bien organisée sur la largeur. » Si le synopsis n’a pas été respecté à la lettre, au final le script a répondu aux attentes des techniciens. Les réalisateurs ont permis de rendre un long-métrage des plus
corrects. À la fin de la semaine dans un tout autre contexte, les Rouge et Noir seraient inspirés de rendre la même copie dans le HautBugey. Mais Oyonnax, remis sur pied après leurs trois victoires consécutives dont deux à l’extérieur (Clermont et Bordeaux) n’entendra certainement pas jouer les seconds rôles dans sa salle réfrigérée de Charles-Mathon. Reste à savoir qui tiendra le haut de l’affiche ?