Le 100e : un clair élan de joie
Tous les Toulonnais ont tenu à saluer Vincent Clerc après qu’il eut marqué le centième essai de sa carrière. Un bel hommage à ce grand joueur, un Monsieur du rugby
Un gentleman, ce Vincent Clerc. Un Monsieur du rugby comme on aimerait en rencontrer plus souvent. L’ancien Toulousain, qui courait après ce record depuis plusieurs mois, est parvenu dès le début du match (7e minute) à ses fins, bien servi par Belleau mais après s’être idéalement positionné. Au moment où il aplatissait dans l’en-but agenais, tous ses partenaires - comme un seul homme - sont venus le féliciter. Juan Martin Fernandez Lobbe, notamment, a dû parcourir une bonne cinquantaine de mètres pour l’enlacer dans un abrazo des plus latins. C’est simple, tout le monde était content pour lui. Dans cette démonstration d’allégresse, le public de Mayol n’était pas en reste. Assailli par la presse, l’intéressé a gardé sa modestie et son humilité habituelles. Ces deux qualités sont, chez ce champion d’exception qui aura 37 ans dans deux mois, une seconde nature, son autre peau.
Des remerciements par milliers
Après une saison dernière blanche avec une nouvelle intervention chirurgicale sur son autre tendon d’Achille, Vincent Clerc s’est accroché sans jamais renoncer. La récompense est au bout de cette constance et de cette pugnacité. Le président Boudjellal avait eu l’élégance, à l’intersaison, de prolonger le bail de l’infortuné trois-quarts aile. Le geste a été salué par l’intéressé samedi soir : «J’ai essayé de me détacher de ce 100e essai même si c’était compliqué. Je souhaitais jouer pour la performance. Donc ce sera pareil pour le 101e. Je me suis régalé, c’était cool, je suis content d’avoir marqué. Maintenant, j’ai encore envie de jouer, j’ai encore envie de prendre du plaisir et de marquer, mais au-delà du record... Il y a beaucoup d’émotion car ceux qui m’en ont le plus parlé, ce sont mes coéquipiers. Ils avaient plus envie que moi que j’égale ce record. Ils ont eu des mots très touchants pour moi dans l’en-but. Tout cela m’a fait plaisir. J’ai aussi envie de remercier Mourad Boudjellal, qui m’a tendu la main à deux reprises. Et rien que pour cela, j’avais envie de marquer ce 100e essai avec le RCT. C’était important pour moi, c’est une forme de remerciement. » Des « mercis », il en adressera à tous ses partenaires - d’hier et d’aujourd’hui - qui lui ont permis de se dépasser après 17 saisons passées en rouge et noir (15 à Toulouse et désormais 2 au RCT). Il pourra peut-être adresser un autre merci à Ashton, si le serial marqueur anglais pense un de ces jours - il l’a oublié sur son troisième essai personnel contre Agen - à lui offrir un essai et battre ainsi le record désormais atteint. Ce serait gentleman, non?