Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Soler éclipse les favoris

L’Espagnol de 24 ans, auteur d’une attaque à 50 km de l’arrivée, a été récompensé de son audace. Il remporte l’épreuve pour seulement 4 secondes devant le Britanniqu­e Simon Yates

- Textes : Romain Laronche Photos : AFP et Franck Fernandes

Il était écrit que cette dernière journée serait spectacula­ire. Avec huit coureurs pointés dans la même minute, une pluie torrentiel­le, du jamais-vu de mémoire de coureurs à Nice (et même de Charly Bérard), le scénario de cette étape courte mais intense, avec six difficulté­s, ne pouvait être que passionnan­t. Il le fut pour les yeux d’amateurs de vélo, peut-être moins pour les coureurs transis de froid à l’arrivée. Les deux dernières années, l’animateur principal de cette ultime étape se nommait Alberto Contador. Sauf que l’Espagnol a depuis rangé son vélo et on en était à se demander si quelqu’un allait pouvoir reprendre le flambeau du panache. Son successeur est simple à trouver. Comme lui, il est Espagnol, comme lui il a attaqué de loin, dans la fameuse côte de Peille, là où les pourcentag­es sont les plus forts, à 50 kilomètres de la Promenade des Anglais. Mais à une grosse différence près, Marc Soler a réussi à renverser le maillot jaune pour quatre secondes, là où le “Pistolero” s’était cassé les dents justement pour 4 secondes (2016) et deux fois moins l’an passé. L’audace a été récompensé­e, et le petit lifting opéré dans le finish par les organisate­urs, qui ont raccourci les longs tronçons descendant­s de la moyenne corniche, en incorporan­t le col des 4 chemins à escalader, n’y est pas étranger.

Yates : « Je n’avais plus d’énergie »

Simon Yates, que l’on voyait déjà avec un pied sur la plus haute marche du podium, a fini par craquer, justement dans cet ultime col « Il y a des jours comme ça !, soufflait le Britanniqu­e, finalement deuxième du général. La journée a été difficile dès le départ. L’équipe a fait un excellent travail, mais ça a été une course très agressive comme nous nous y attendions. Je n’avais plus aucune énergie dans le final. Marc Soler a fait une très belle course, je le félicite. Un grand coureur a gagné aujourd’hui, nous l’attendons depuis longtemps déjà ». Depuis son succès dans le Tour de l’Avenir en 2015, Soler doit vivre et courir avec ce statut de “futur grand”. L’année suivante, le Catalan prend la 2e place de la route du Sud, derrière son leader chez Movistar Nairo Quintana. « Il se découvre au fur et à mesure, il progresse chaque saison », a expliqué Eusebio Unzue, son manager. « L’an dernier, il a compris qu’il pouvait déjà gagner les courses d’une semaine ». Depuis hier, c’est désormais officiel. A-t-on assisté à la première grosse prise d’un vainqueur de grands Tours ? C’est possible. Ce qui est certain, c’est que la maison Sky a perdu “sa” course pour la deuxième fois en sept éditions. Certes, son leader

Wouter Poels aurait pu être à la place de Soler hier, sans sa vilaine chute vers Vence. Mais hier, sur la Promenade des Anglais, Sky a dû se contenter de la victoire d’étape avec De La Cruz. Un autre Espagnol. Preuve que par ce temps britanniqu­e, ce sont bien les Ibères qui se sont promenés à Nice.

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Si De La Cruz remporte (photo de droite) pour la deuxième année consécutiv­e l’étape à Nice, c’est bien Marc Soler, en arrière-plan qui remporte le classement final. Quant à Simon Yates (ci-dessus), il perd son maillot jaune pour  secondes.

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