Le design thinking pour faire émerger sa créativité Ça buzze
Un premier atelier d’initiation au design thinking a eu lieu à Toulon dans les locaux de TVT, suivi cette semaine du premier Creative Camp. Explications de cette méthode ultratendance
C’est un peu ce que la respiration est à la méditation et au bien-être. Un retour aux sources de la réflexion, aux fondamentaux. Le design thinking est LA tendance au sein des entreprises. Et pour cause, cette méthode se concentre sur l’expérience client ou utilisateur pour améliorer le produit. En se mettant dans la peau de son client, on comprend mieux ses attentes, ce qui le séduit ou pas, et on débusque les failles pour améliorer le produit. Plus qu’une tendance, les adeptes parlent carrément d’état d’esprit car la méthode s’applique à tous les domaines. Une vingtaine de participants (startupers, accélérés, designers) s’était ainsi présentée à ce premier atelier d’initiation animé par Fabrice Pincin, designer enseignant chercheur de la Kedge Business School de Toulon. « 80 à 90 % des produits lancés sur le marché échouent la première année. L’idée est d’anticiper et de minimiser ce taux d’échec, d’adopter une attitude proactive pour modifier le modèle de travail. L’idée est de changer le regard et l’approche, expliquait-il, d’avoir la pensée latérale comme disait Edouard de Bono. » Premier constat : « Je suis mon premier frein, mon propre obstacle », indiquait-il. Victime de nos préjugés, de nos raccourcis, de notre conformisme et de notre tendance à préférer laisser les choses telles qu’elles sont, nous laissons notre créativité en sommeil. Alors que celle-ci nous aide justement à voir le monde autrement. « L’idée est d’être dans l’usage et le bon sens de l’usage, et pas dans le préformé, pour arriver sur des choses plus pertinentes. Avant, c’était à l’usage de s’adapter. Aujourd’hui, on parle d’innovation ascendante, l’expert est l’usager. »
Démarche exploratoire et collaborative
Les technologies ont évolué et les produits et nos usages avec eux. Pour comprendre ces évolutions, il faut avoir « une démarche exploratoire, immersive sur le terrain et collaborative car interdisciplinaire pour avoir une vision partagée. Ce qui nécessite une forte implication de la direction et des salariés. »Et pour comprendre ces nouveaux usages et trouver des solutions, il faut observer le terrain. Le design thinking peut passer par le choix des images plutôt que des mots pour représenter le processus de son expérience produit. Mais il passe aussi par l’immersion. En 1979, une célèbre designer américaine Patricia Moore, âgée de 26 ans, n’a pas hésité à se grimer en personne âgée, à se mettre dans la peau d’un senior pour comprendre le regard des autres et la vie de ces personnes, et mieux évaluer leurs attentes. Plus récemment des journalistes comme Florence Aubenas se sont mis dans la peau de… pour en décrire la réalité de certains métiers. Ainsi que de grandes marques automobiles pour étudier, notamment, comment entrer dans une voiture lorsqu’on a des difficultés à se mouvoir. Partant de là, différents outils d’analyse du terrain se présentent et, pour provoquer ce processus créatif, d’autres procédés sont à disposition comme l’a indiqué Fabrice Pincin, avant de les faire tester par les participants. Tout en rappelant que si « 60 % de nos idées sont inexploitables, souvent les innovations viennent d’idées incongrues, farfelues, et le marché est là pour le contredire ».