Nice donnera le top départ
Samedi 27 juin 2020, Nice sera le théâtre du départ de la 107e édition de la Grande Boucle. La nouvelle, bien gardée, a été annoncée hier matin par Christian Estrosi et Christian Prudhomme
Onze ans après le départ depuis la Principauté de Monaco, sept après le chrono par équipes, Nice accueillera cette fois le grand départ du Tour. Assurément, le moment le plus fort et le plus recherché des collectivités. Après Noirmoutier cet été, Bruxelles dans un an, c’est donc la capitale azuréenne qui a été choisie par Amaury Sport Organisation (ASO) pour 2020. Le fruit d’un long travail et d’une estime réciproque entre le maire de Nice Christian Estrosi et les décideurs de la plus grande course cycliste du monde. La date clé, Christian Prudhomme, le directeur du Tour, s’en souvient avec précision. «C’était le 21 octobre 2009. Christian Estrosi, alors ministre de l’Industrie, nous avait invités près des Invalides pour nous dire qu’il rêvait d’un grand départ à Nice pour la 100e édition (2013). J’étais très fier et très embêté car nous avions déjà choisi la Corse, puisque nous voulions quelque chose d’inédit. Sa réaction avait été admirable. Il nous avait dit : “La Corse, c’est formidable, mais ne nous oubliez pas”. Il était écrit que nous viendrions ici ».
Deux étapes et un départ
Ce sera donc le samedi 27 juin 2020. Une journée où la capitale azuréenne sera observée par 190 pays dans le monde. Un éclairage magnifique pour le tourisme et l’économie locale. Une belle prise de plus pour Christian Estrosi, qui a placé sa ville sur la carte de quasiment tous les grands événements sportifs accueillis sur le sol français. «La ville de Nice a élu en 2008 un maire (luimême, Ndlr) très attaché au sport. Tout est parti la même année de notre travail sur la candidature aux JO (d’hiver 2018). Je rappelle qu’à l’époque, Nice avait une très grande faiblesse dans sa capacité d’accueil touristique tant au niveau des congrès qu’au niveau culturel ou sportif. Depuis, il y a eu entre autre les Mondiaux de patinage artistique et bien sûr l’Euro 2016 ».
De la montagne dès le départ ?
Dans deux ans, l’écho sera encore plus important pour la ville de Nice pendant au moins trois jours. Au niveau sportif, le Tour y restera du samedi au lundi. «Il y aura deux étapes complètes (probablement sur le territoire de la Métropole) et le départ le lundi matin », poursuit l’ancien journaliste. Et contrairement aux débuts de Tour rectilignes promis aux sprinters, le terrain de jeu de la Côte d’Azur devrait permettre d’animer les premiers jours de course. «Ici, on a l’avantage d’avoir la mer et la montagne, reprend Prudhomme. On peut tout imaginer en terme de parcours grâce à l’environnement géographique. Le tracé de 2020 à Nice laissera de la place pour l’audace. Je rêve d’un scénario à la Hitchcock comme sur les derniers ParisNice». Peut-on envisager des premières étapes déjà escarpées avec déjà quelques cols au menu ? « Nice dispose d’un terrain de jeu exceptionnel pour les cyclistes, depuis la promenade des Anglais jusqu’aux cols du Mercantour, laisse planer Christian Estrosi. Un relief riche qui permettra de lancer cette 107e édition de la plus belle des manières ».
Les Varois espèrent...
« C’est un départ atypique, car je suis persuadé que les organisateurs vont utiliser l’arrièrepays niçois pour faire un super début de course, ce qui sera différent des autres éditions, un peu lisses au début», espère Amaël Moinard, le SaintJeannois de l’équipe Fortuneo, qui compte bien disputer ce Tour à 38 ans. « Me concernant, c’est un superchallenge de faire une dernière année en 2020. Quand on passe un certain âge, il faut se raccrocher à des motivations exceptionnelles pour rester concentré. Celle-ci tombe à pic ». Pas uniquement pour lui. Sur le bord des routes, des milliers de regards d’enfants rêveront devant le passage de ce cortège multicolore. Reste à savoir si le Var sera concerné par le futur tracé de ce Tour très azuré. On croise les doigts !