Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Je ne me prends pas la tête »

Pour sa première titularisa­tion en Top 14, l’imposant jeune deuxième ligne toulonnais Corentin Vernet a rendu, samedi soir face aux Agenais, une copie prometteus­e

- PAUL MASSABO

Malgré sa grande carcasse (2,02 m pour 119 kg) et l’écrasante victoire sur Agen, le Toulonnais Corentin Vernet a quitté samedi soir, le stade Mayol, en toute discrétion, presque sur la pointe des pieds. Le deuxième ligne est plus à l’aise sur un terrain que face à la presse. Question de caractère. Le garçon de 21 ans se veut discret. Et même s’il avait en face son ami agenais Corentin Braendlin, formé comme lui à La Seyne, il ne l’a pas branché avant le choc. Respect, avant tout. Le Toulonnais a préféré rester dans sa bulle tout au long de la semaine à rebondisse­ments. Tous ces derniers jours au cours desquels le staff technique varois a essayé bien des combinaiso­ns avant de faire confiance à ce nouveau jeune issu de la formation toulonnais­e.

Comment avez-vous vécu cette première titularisa­tion, de surcroît à Mayol ?

C’était vraiment un moment particulie­r. La descente du bus à l’arrivée au stade, cette traversée au milieu des supporters, ces tapes d’encouragem­ents dans le dos, la remise du maillot par le président et puis l’échauffeme­nt. D’habitude avec les boucliers, c’est moi qui aidais mes partenaire­s. Cette fois, ce sont eux qui m’ont donné la main. Quand avez-vous su que vous étiez titulaire ? Officielle­ment, vendredi. Mais il y a eu quelques signes avant-coureurs. Les entraîneur­s m’avaient demandé de faire des choses simples, basiques, de penser à prendre du plaisir… Et puis, tous les coéquipier­s m’ont mis en confiance. Tous ces soutiens ont fait que je voulais en montrer encore davantage.

Comment s’est passée la rencontre ?

Je m’attendais à beaucoup de rythme. Et c’est vrai que ça allait vraiment vite. J’ai eu dans les vingt premières minutes quelques difficulté­s pour trouver les repères et puis par la suite tout est rentré dans l’ordre. Heureuseme­nt que j’avais la condition sinon j’aurais été à la rue même si j’ai eu un début de crampes à l’heure de jeu. Dans les vingt dernières minutes, je ne pensais qu’à défendre. Je n’avais plus joué depuis un mois et demi et j’ai finalement tenu quatre-vingts minutes.

Vous revenez de loin cette saison, non ?

En effet. J’ai connu la galère avec notamment un sérieux problème de pubalgie où j’ai dû couper pendant six semaines. J’avais vraiment le moral dans les chaussette­s. Quand le corps va bien, la tête suit. Et inversemen­t. J’ai déjà dû être opéré d’une luxation de l’épaule. Je sais déjà que la blessure fait partie intégrante du joueur de rugby et qu’il faut, en pareil cas, être bien entouré.

Que faut-il désormais vous souhaiter ?

Retrouver malgré la concurrenc­e l’équipe première et gagner un maximum de temps de jeu. Je vais continuer de bosser dans ce sens. En attendant, je profite de tous les bons moments avec déjà en ligne de mire la saison prochaine.

Qu’attend de vous le staff technique ?

Il me trouve nonchalant. Il me voudrait plus agressif. Je sais aussi travailler mon explosivit­é et améliorer mes déplacemen­ts.

Corentin, le frère du pilier Thomas Vernet - lui aussi espoir au RCT s’attend à une fin de saison difficile mais, avec enthousias­me, il se dit prêt à l’affronter... sans se prendre la tête, pour lui, ce n’est que du bonheur.

‘‘ J’espère faire un maximum de feuilles ”

 ?? (Photo Frank Muller) ?? Prêt à gravir les échelons, le jeune deuxième ligne Corentin Vernet prend la vie et le rugby comme ils viennent.
(Photo Frank Muller) Prêt à gravir les échelons, le jeune deuxième ligne Corentin Vernet prend la vie et le rugby comme ils viennent.

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