Manchester, rouge terne
Paul Pogba était censé faire scintiller les Red Devils : avec ou sans lui, José Mourinho ne l’entend pas ainsi et va sans doute encore bétonner ce soir contre Séville, après l’aller (0-0)
Depuis l’arrivée d’Alexis Sanchez, il y a comme un malaise, sur le terrain et surtout entre le milieu français et son entraîneur. Au point que de capitaine, pendant la période des fêtes, Pogba a fini par être utilisé avec parcimonie durant le mois de février. Il avait eu une conversation animée avec Mourinho, sur la ligne de touche, lors de la défaite contre Tottenham fin janvier... L’arrivée de Sanchez, nouveau joueur le mieux payé de Premier League a perturbé le Français. Il n’a en effet ni marqué ni délivré de passe décisive. Et son nombre de tirs au but a grandement diminué depuis que le Chilien a déposé ses valises à Old Trafford. Pogba, qui préfère évoluer à gauche d’un milieu à trois, se retrouve régulièrement à devoir composer avec Sanchez, qui aime jouer à gauche de l’attaque et n’hésite pas à reculer. Bref, ils se marchent régulièrement sur les pieds !
M.U. ne fait plus rêver
Touché à l’entraînement vendredi, la ‘‘Pioche’’ n’a pas pris part à la session matinale d’hier, accessible aux médias, mais « il s’est entraîné un tout petit peu » après le départ des journalistes du Centre d’entraînement de Carrington, a précisé Mourinho. Une chose est certaine en tout cas, avec ou sans Pogba, ce Manchester United-là ne fait pas rêver. L’approche ultra conservatrice du match aller, face à une des pires défenses d’Espagne, avait fait grincer des dents en Angleterre... Contrairement à la tradition qui s’est installée sous le règne de Sir Alex Ferguson, les Red Devils ne sont plus portés vers l’attaque. Et en comparaison du voisin et grand rival Manchester City, le jeu de ‘‘Mou’’ fait pâle figure. « Si les gens pensent que nous ne méritons pas de gagner, je m’en fiche » ,a lancé Mourinho samedi. « Peu importe ce que les gens disent, les gars sont contents, je suis content. » Le Séville FC de Vincenzo Montella, lui, visera un exploit afin de fréquenter pour la première fois de son histoire des quarts de Ligue des champions.
Compliqué pour Rome
Pour l’AS Rome, la tâche est un peu plus ardue que pour MU, puisqu’elle doit renverser la vapeur après un revers 2-1 en Ukraine. Il faut qu’elle s’impose par deux buts d’écart pour être sûre de retrouver les quarts de C1 au bout d’une décennie d’absence à ce stade. Elle reste sur deux succès intéressants en Serie A, face au Torino vendredi (3-0) et surtout chez le leader napolitain le week-end précédent (4-2). L’unique fois où le Shakhtar avait atteint les quarts, en 2011, c’était en éliminant en 8e la Roma, justement. Les Ukrainiens vont devoir protéger leur but d’avance en se montrant étanches tout en essayant de se mettre à l’abri en marquant, et ils s’y sont bien préparés en championnat : 16 buts inscrits et aucun encaissé lors de leurs quatre dernières rencontres !