Var-Matin (La Seyne / Sanary)

RALLYE Mathieu Franceschi pour prendre le relais

- G. L.

Un Franceschi s’en va, un autre arrive. Cinq mois à peine après avoir couronné Jean-Baptiste, le championna­t de France des rallyes Junior, dont le coup d’envoi est prévu ce week-end à l’autre bout de l’Hexagone, du côté du Touquet, accueille un nouveau fils de Fayence : Mathieu. Le digne frère cadet qui, à 18 ans, s’apprête à débuter sa première campagne nationale au sein de l’équipe Rallye Jeunes. « ‘‘JB’’ a placé la barre haut, je le sais », rigole le vainqueur 2017 de la fameuse opération fédérale de détection quand on lui demande s’il compte grandir aussi vite que son frangin modèle. Voisin de Nicolas Bernardi (1995), Bryan Bouffier (1999), Sébastien Ogier (2005) et Eric Camilli (2012) au palmarès de la pépinière tricolore, Mathieu Franceschi doit à présent négocier un tournant tout aussi important. Ou plutôt sept virages, de la manche d’ouverture pas-de-calaisienn­e à l’épilogue aveyronnai­s (Terre des Cardabelle­s) via Antibes, le Vosgien, Langres, la Lozère et le Coeur de France.

Challenge ardu

« Voilà dix mois, je ne possédais pas encore mon permis de conduire », poursuit-il. « Si on m’avait dit alors que je bénéficier­ai d’un tel tremplin pour démarrer, sûr que j’aurais signé tout de suite des deux mains ! L’équipe Rallye Jeunes, c’est la structure idéale. De quoi aborder l’obstacle avec un maximum d’atouts dans sa manche. À moi de savoir en profiter. Je ne pointe pas au départ avec autant d’expérience que ‘‘JB’’, certes, mais tous les conseils qu’il me donne ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Maintenant, il faut les appliquer. » Depuis la création du championna­t de France Junior (en 2011), seul le Gardois Yohan Rossel, lauréat Rallye Jeunes 2013, a réussi à coiffer la couronne la saison suivante. Preuve que le challenge est ardu. Au moment de mettre le cap au nord, le compteur du Varois ne totalise que dix courses. Pas n’importe lesquelles puisque celui-ci a notamment pris ses marques au volant d’une Ford Fiesta R2J dans les spéciales du Critérium des Cévennes et du Rallye du Var. « J’ai aussi participé au Rallye des Routes du Nord il y a une quinzaine de jours », précise-t-il. « Avec Benoît (Manzo, le copilote dracénois qui l’épaule, ndlr), on a ainsi pu peaufiner pas mal de détails. Notre préparatio­n fut d’ailleurs assez intense : une séance d’essais en Haute Normandie et trois stages d’oxygénatio­n et d’entraîneme­nt en Andorre et au Mans... » Place donc au baptême du feu. Sur des routes très différente­s de celles serpentant son jardin méditerran­éen. « Là-haut, c’est très rapide et tout plat ! Difficile de trouver des repères visuels pour les freinages. Notre priorité : aller au bout et progresser régulièrem­ent. J’ai hâte de savoir où je pourrai me situer par rapport à des pilotes aguerris tels qu’Anthony Fotia et Adrien Fourmaux. » Spectateur ô combien intéressé des premiers pas de son frère sur la scène mondiale du WRC3, au Monte-Carlo puis en Suède, nul doute que Mathieu Franceschi rêve secrètemen­t de prendre le relais...

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France