Ex-espion russe empoisonné : Moscou promet à Londres de riposter
Londres et ses alliés accentuaient, hier, a pression sur la Russie pour qu’elle fournisse des explications sur l’empoisonnement de l’ex-espion Sergueï Skripal, Moscou rejetant les accusations et promettant de riposter en cas de sanctions à son encontre. « Moscou ne répondra pas à l’ultimatum de Londres [exigeant des explications d’ici à minuit, ndlr] tant qu’elle n’aura pas reçu d’échantillons de la substance chimique» utilisée dans l’empoisonnement, a tweeté en fin d’après-midi l’ambassade de Russie à Londres. Affirmant, comme le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov [photo EPA], « l’innocence » de la Russie, elle a ajouté avoir demandé au gouvernement britannique l’ouverture d’une « enquête conjointe », et prévenu que la Russie riposterait si Londres décidait de mesures à son encontre. « Les Britanniques doivent en être conscients », a-t-elle insisté, alors que les alliés du Royaume-Uni, France, UE, Allemagne, Etats-Unis, montaient au front pour soutenir les Britanniques. A l’issue d’une conversation téléphonique avec la Première ministre britannique Theresa May, le président américain Donald Trump a estimé que la Russie devait apporter des réponses « sans ambiguïté » sur cet empoisonnement, selon la Maison-Blanche.
« Une attaque inacceptable »
« Les deux dirigeants estiment qu’il doit y avoir des conséquences pour ceux qui usent de ces armes odieuses en violation flagrante des normes internationales », a ajouté la présidence américaine. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré qu’elle prenait « extrêmement au sérieux » l’avis de Londr es sur une responsabilité russe, et a exhorté Moscou à « répondre rapidement aux questions légitimes du gouvernement britannique ». Le Président Macron, a condamné une attaque « inacceptable », sans toutefois commenter les accusations contre Moscou.
Un Russe trouvé mort à Londres
Retrouvés inconscients le 4 mars sur un banc à Salisbury (sud-ouest de l’Angleterre) Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, sont toujours hospitalisés dans un état « critique », a indiqué mardi un responsable de Scotland Yard, Neil Basu. Un policier qui était intervenu sur place reste lui aussi dans un état « grave », mais fait de « bons progrès », a-t-il ajouté. Aujourd’hui, Theresa May réunira son Conseil de sécurité nationale (NSC) pour faire le point sur la réponse du Kremlin. La Première ministre s’exprimera ensuite devant les députés pour annoncer les décisions prises. Par ailleurs, on a appris hier qu’un Russe, ancien partenaire en affaire du milliardaire et opposant au Kremlin Boris Berezovksi, Nikolaï Glouchkov, a été trouvé mort lundi dans des circonstances inexpliquées à Londres, selon les médias britanniques et russes.