Une heure de débrayage pour se faire entendre
Après le 30 janvier, un nouveau mouvement de grève national touche aujoud’hui les Ehpad. En cause : le manque de moyens face au vieillessement de la population
Ils battent le pavé, portent un brassard de solidarité ou prennent la parole devant leur établissement. Aujourd’hui, celui qui fait un tour du côté des Ehpad varois ne peut pas rater leur mouvement de grève. Dans le département, près d’une centaine d’établissements sont susceptibles de débrayer une heure ou faire une action symbolique. Même si les conséquences sur les résidents seront quasi-nuls, ce mouvement est assez inédit pour être souligné. Un préavis de grève national a été déposé pour toute la journée dans les services à domicile et les établissements traitant des personnes âgées. Aux manettes du mouvement : l’intersyndicale (réunissant la CGT, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, FO, la FSU, Solidaires, l’UFSA, la FA-FP et l’UNSA) et l’AD-PA, l’Association de directeurs au service ces personnes âgées. « On était déjà aux côtés des syndicats le 30 janvier. Mais à ma connaissance, c’est une première de cette année, lâche Paul Verot, correspondant départemental adjoint de l’association dans le Var. C’est significatif du malaise… »
Difficulté
Signe également du « malaise », la liste des revendications portées par les protestataires auprès du gouvernement. Les grévistes demandent en effet l’application du ratio « un salarié pour un résident » dans les Ehpad, l’abrogation des nouvelles dispositions de tarifications des Ehpad contenues dans la loi du 28 décembre 2015 (qui prévoit notamment des convergences tarifaires entre établissements, certains perdant alors de l’argent), et le maintien de tous les effectifs dans les maisons de retraites. C’est que les missions au sein de ces établissements ont gagné en difficulté. « Avec le vieillissement, vous avez dans les Ehpad des personnes avec des maladies plus graves, comme Alzheimer. Il faudrait plus de personnes pour s’en occuper, mais les personnels n’augmentent pas beaucoup », soupire Macoura Pommier, spécialiste des Ehpad à la CFDT du Var. « Parfois les aides-soignantes doivent faire des toilettes en cinq minutes », renchérit Isabelles Godard, secrétaire de la CGT Santé dans le Var. Le 30 janvier un premier mouvement de grève avait ébranlé les Ehpad. Hier, les députées Monique Iborra (LREM) et Caroline Fiat (France insoumise) ont rendu les premières conclusions de leur mission d’information sur ces établissements, appelant un financement profondément « renouvelé ».