Aurélie Bellon expose Hypocondri’art à Marseille
L’artiste présente une série de ses oeuvres à partir d’aujourd’hui au Salon international de l’art contemporain au Parc Chanot. Un rendez-vous prestigieux De la peinture à la photographie
Le rendez-vous est prestigieux. Renommé et attendu. Cette année, une note brignolaise s’inscrit sur sa partition. Aurélie Bellon va apporter sa tonalité au Salon international de l’art contemporain (Siac). L’artiste de la cité des comtes de Provence présente ses oeuvres Hypocondri’Art, parmi plus de 180 exposants, au Parc Chanot, à Marseille jusqu’au lundi 19 mars. Une belle fenêtre s’ouvre ainsi pour l’artiste, âgée de 31 ans. « Une immense opportunité. Pour avoir rencontré des artistes qui ont l’habitude de prendre part à cet événement, dès leur première participation ils ont eu d’autres portes qui sont ouvertes sur des salons et foires qui sont assez fermés. Les organisateurs daignent regarder votre travail si vous êtes un petit peu passé par des expositions renommées. » Un effet boule de neige. « Comme le jeu de l’oie, il faut passer par la case Siac pour aller sur une autre. » Le salon marseillais rassemble « des artistes de quatorze nationalités et 38 % de primo-exposants dont je fais partie. De nombreux galeristes sont présents. Ils viennent repérer de nouvelles pratiques, de nouveaux talents… J’attends effectivement d’autres ouvertures. Si il y a des ventes, ce sera la cerise sur le gâteau. »
« Un matériau comme un autre »
Aurélie Bellon tient à ajouter : « Je peux exposer grâce une entreprise Aurélie Bellon se qualifie d’artiste « hybride ». Depuis six ans, comme les abeilles, elle butine, au bon vouloir de son inspiration, dans plusieurs champs, de la peinture à la photographie. « On essaye de nous mettre dans une case. Moi, j’aime bien ce mot hybride. J’ai à la fois un côté technique et un côté un peu libre. Dans ma pratique, ça se retrouve. » Son inspiration naît « de mots (voir par ailleurs pour sa série sur les médicaments, NDLR) d’un regard posé sur un objet, sur un matériau. »Par exemple, « en ce moment, je collecte les capsules de bouteilles de vin. Je pense plus tard les marteler et en faire un fond pour peindre ou faire du collage. »
Un lien numérique
« J’ai fait aussi des créations numériques pour justement faire le lien entre peinture et photographie. » L’artiste s’offre d’autres de Fréjus, au regard des frais onéreux pour participer à ce salon. J’ai été parrainée par VCTech dirigée par Thierry Senechal.» « Mon travail autour des plaquettes de médicaments a été retenu. »Un matériau « comme un autre. Il suffit de le voir autrement. C’est souvent ce qui m’intéresse dans les objets que je peux récupérer ou détourner. Un, ce n’est pas intéressant mais plusieurs agencés et combinés, ça change complètement de registre. » Au gré de ses combinaisons composées de gélules sous leur blister d’aluminium – « opaques, translucides, espaces, comme ses oeuvres en médicaments. « C’est un petit peu comme une bulle. Mais, par ce côté géométrique, symétrique, ces combinaisons, couleurs formelles, on peut retrouver des liens rondes, carrées, plates… »–, des jeux de couleurs et de formes sont regroupés dans un cadre. « Ces pilules si familières aux caractéristiques variables, j’aime les comparer, leur trouver un intérêt dans leur multiplicité. » À Marseille, la série des « Eat me » sera présentée, soit dix-sept pièces. « Je me suis amusée à leur donner des noms un petit peu comme les molécules que l’on peut trouver sur les boîtes de génériques. Une fois fini, le titre me vient.» Pour exemple, Perladeïne – « les médicaments font des zigzags et ça me fait penser à des branches d’ADN et dans mes dernières séries de peinture, notamment celle que j’ai appelées Amazones : des portraits de femmes. J’ai retravaillé sur les visages toutes les arêtes de façon géométrique pour les faire à des perles » – et Primobiaisoline – « Primo, parce que c’est la nouveauté de cette année. J’ai fait des tableaux en biais. Au lieu de me concentrer sur des formes rectilignes, horizontales et verticales, j’ai fait un quart de tour ». Ou encore, Sobraminedarkoplex, « il est sobre en noir et blanc ».
« La vanité contemporaine »
Ces intitulés sont suivis d’un numéro. «Il correspond au nombre de gélules qui ont été nécessaires pour réaliser les tableaux. » L’inspiration d’Hypocondri’ART ressortir comme des lignes qui s’emboîtent. » La trentenaire a aussi fait des portraits d’hommes, les Spécimens .« En photographie, j’ai une série qui s’appelle Décalage .Un fauteuil a été transporté dans différents lieux, toujours en extérieur: sur un parking désert, en haut d’une route qui domine la colline, sur le parvis d’une gare… L’idée est que le fauteuil et le paysage se révèlent l’un et l’autre dans ce contexte atypique. » L’artiste brignolaise fourmille d’autres projets. Musée des Gueules rouges à Tourves, Les Rencontres d’art contemporain à Saint-Maximin, l’espace 361 à Aix… Aurélie Bellon a multiplié les expositions… pour se retrouver aujourd’hui au Siac de Marseille. Rens. : contact@ab-c.fr www.ab-c.fr/ www.facebook.com/abcAurelieBellonCreation www.instagram.com/aurelie.bellon.creation/ remonte à ses années fac en arts plastiques à Aix. « Un sujet portait sur la vanité contemporaine. Dans l’histoire de l’art, les vanités symbolisent tout ce qui représente le temps qui passe. Comme une mouche sur un fruit, un bouquet de fleurs en train de faner. À l’heure contemporaine, j’ai pensé aux médicaments. Ils servent de plus en plus au confort, pour reculer les effets du temps, pour la repousse des cheveux… » Pour apprécier ses oeuvres et rencontrer l’artiste, direction Marseille jusqu’à lundi.