Var-Matin (La Seyne / Sanary)

En voyage musical sur des rythmes « afro-universels » Saint-Maximin

Grâce à un partenaria­t de Tandem, du conseil départemen­tal et du service EJC de la commune , La Croisée des arts accueille Féfé en concert ce samedi à 21 heures.

- PROPOS RECUEILLIS PAR VALÉRIE PALA

Même ceux qui n’ont pas connu le groupe de rap Saïan Supa Crew ont entendu une fois le tube Angela .Pas nostalgiqu­e, Féfé, ancien membre du collectif, poursuit sa carrière solo depuis 2009. « Ce qui me manque plus, ce sont mes 20 ans, les premières fois. Après, on sait qu’on peut pas revivre ça ». Alors il « triche », en recréant le côté collectif avec un band sur scène, pour la tournée de son dernier album Mauve. Toujours à la croisée des styles, il s’est offert dessus des moments avec Matthieu Chedid, Tété, Ayo, «juste des artistes que j’aime, au-delà des maisons de disques ». Il est en concert demain, samedi, à La Croisée des arts, avec Tandem.

Il y a des moments très positifs dans votre dernier album, même quand vous racontez être sur un radeau (son parcours avant d’être connu avec Saïan Supa Crew, ndlr). C’est un pied de nez à l’actualité ?

Non même pas. En fait, au moment où j’ai écrit cet album, j’ai beaucoup voyagé. Pour le faire, j’ai été sur la trace des Yoruba, – le peuple dont je suis issu –, au Nigeria, mais aussi à Cuba et au Brésil. C’est un peu ça qui est resté sur cet album. Cette idée de traversée en fait.

Il y a un titre très pêchu avec Ayo, qui est plutôt une chanteuse adepte de la nostalgie habituelle­ment... Comment s’est passée cette collaborat­ion ?

En fait Ayo, je la connais depuis plus de dix ans, avant qu’elle soit connue en France. J’avais déjà travaillé avec elle. Comme elle est Nigériane, on a le même genre d’éducation, ça a “cliqué”. Et en plus, c’est l’ex de Patrice qui est un ami à moi. Donc c’est la famille, quoi. J’avais le thème de cette mère qui est Naija, (le titre, c’est le nom du Nigeria). Ayo, comme moi, a grandi dans des pays occidentau­x et on a quand même cette double culture. Je voulais parler de ça de manière positive. En plus, le Nigeria, c’est un pays qui bouge. Les nouvelles qu’on a en France, c’est Boko Haram... Les vraies nouvelles, c’est que culturelle­ment, le Nigeria brille extrêmemen­t en Afrique, autant avec le Nolywood, un peu le Bollywood nigérian et un son aussi, connu dans toute l’Afrique.

Qu’a apporté votre voyage à l’album ?

On retrouve des traces de rythmes et tempo Yoruba dans tous ces pays, malgré l’esclavage. Je voulais faire une synthèse de ça. Mais j’ai trouvé toute autre chose. En fait, j’avais déjà ce rythme en moi. Et là-bas, ils sont déjà tournés vers le futur. Je me suis dit, “c’est nul cette démarche, c’est comme si je faisais le colon”. Donc, mon album a plus l’esprit africain, alors que je pensais plus musique, au départ.

Il y a en effet du rap, de la variété...

Moi, je suis un bâtard culturel. J’ai grandi en écoutant du Fela, de la Motown (maison de disque américaine, ndlr). Mon père était très mélomane et écoutait du Nougaro, par exemple. Il avait deux, trois disques de Johnny, allez savoir pourquoi... J’ai appris plus à voir des liens que des barrières. Moi, j’ai pas l’impression deux secondes de faire de la variét’. C’est vrai que j’ai toujours voulu rassembler. Ça, c’est plus fort que moi. C’est peut-être un défaut que j’ai. Ça fait  ans que j’essaie de le faire, et c’est dur, hein ! C’est juste du Féfé.

Dans le côté positif, il y a Aussi fort, dont le clip a fait un million de vues sur YouTube...

Je suis très fier de ce titre. Je l’ai écrit d’une traite, dans un moment où j’étais pas bien du tout, où je me disais “peut-être qu’il faut passer à autre chose que la musique”. J’avais l’impression de me parler à moimême : « Rappelle-toi quand t’avais rien, tu t’étais jamais senti aussi fort ». C’est comme une claque à moi-même. C’est ça que je trouve magique dans la musique. C’est le morceau où je me parle à moi-même, et c’est celui qui parle le plus à tout le monde. Comme quoi, quand on est vraiment vrai avec soi-même, on est vrai pour tout le monde. J’adore ce genre de magie-là ! Féfé, ce samedi à 21 heures Tarif avec carte Tandem 13 euros, tarif réduit 15 euros, tarif plein 18 euros. Réservatio­ns 04.94.86.18.90.

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(Photo DR) Féfé, ce samedi à la Croisée des arts.
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