Ils n’arrivent pas à se marier!
Né en Belgique de parents français, titulaire d’une carte nationale d’identité, un se heurte à des complications administratives ubuesques qui compromettent son union
Français né de parents français, mais né en Belgique, André Lesik, un Seynois de 52 ans, se retrouve dans une situation rocambolesque. Il a décidé d’épouser sa compagne – elle aussi Française –, qui partage sa vie depuis vingt-cinq ans et avec laquelle il a eu un enfant en 1999. Une cérémonie prévue le 7 avril prochain. Mais lorsqu’il entame le mois dernier les démarches administratives en mairie, stupeur : «Ma demande est rejetée : il me manque un acte de naissance délivré par le service central d’état civil (SCEC) de Nantes. » Ce document doit parvenir à Nantes dès la naissance d’un Français à l’étranger. Un oubli ou une erreur de l’état-civil belge de Charleroi, commune dans laquelle est né André Lesik, qui va engendrer bien des désagréments et des interrogations.
Une carte d’identité qui n’aurait pas dû être délivrée ?
André Lesik a bien sûr une carte nationale d’identité (CNI) française depuis sa majorité, carte qui est régulièrement mise à jour. Or, pour établir ce papier initialement, plusieurs documents sont demandés en mairie, dont un extrait de naissance issu des services nantais. Document qui n’existe pas ! « Alors comment aije pu obtenir une CNI ? Faiblesse d’un employé territorial? Et cette carte est-elle bien valide ? », s’interroge le futur marié. C’est ce doute qui pousse la mairie de La Seyne à lui demander un certificat de célibat, pourtant non obligatoire pour un citoyen français (lire ci-contre). Et, bien naturellement, le consulat général de Belgique à Marseille, auprès duquel André Lesik a demandé ce document, lui a répondu par la négative : il n’est pas de nationalité belge ! Engagé sous le drapeau français pendant de longues années, percevant une retraite militaire à ce titre, et payant ses impôts en France, ce Seynois est dans l’incompréhension totale.
Un mariage qui tombe à l’eau
Voilà bien le coeur du problème. Personne n’ose prendre ses responsabilités face au risque de faire de ce citoyen du monde un polygame français. Un accompagnement du service d’état civil de la commune a été proposé à André Lesik pour régulariser sa situation auprès du SCEC de Nantes. Durée des démarches : au moins quatre mois, délai faisant fi d’un mariage prévu le 7 avril ! Une demande de validation du mariage avait été formulée auprès du procureur de Toulon pour accélérer le processus : la réponse a été fermement négative… Le couple devra donc encore patienter quelques mois avant de pouvoir s’unir en toute légalité.