Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Violences conjugales : un an de prison

- F. D.

Dix-huit mois de prison dont six avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans : c’est la peine infligée, hier, à un Toulonnais poursuivi pour « violences volontaire­s sur conjoint en état de récidive légale ». L’affaire est, hélas, courante au tribunal correction­nel, très souvent confronté à des dossiers lourds. Elle témoigne aussi d’un phénomène qui ne diminue pas malgré les campagnes d’informatio­n… C’est à l’appel d’une femme apeurée que les policiers de Toulon étaient intervenus, mardi dernier, devant le domicile de la victime. Celle-ci a été interrogée par la présidente, Claire Diwo : « Que voulez-vous, aujourd’hui ? », lui a demandé la magistrate. « Qu’il parte ! Je ne veux plus qu’il regagne l’appartemen­t. Je veux tourner la page ! », at-elle répondu. « L’ennui c’est que le logement est à vos deux noms. Comment en estil arrivé là ? », a repris la présidente. « À Noël, tout allait bien et puis, là, un coup de folie, comme il y a trois ans », a ajouté la plaignante, qui s’est constituée partie civile.

Trente mois de prison requis

Effectivem­ent, plusieurs mains courantes pour violences avaient été déposées en 2014 et 2015. Le tribunal a également égrené différente­s condamnati­ons pour outrage sur personne dépositair­e de l’autorité publique, violences aggravées, conduite sous l’empire d’un état alcoolique. « Alors, comment voyez-vous l’avenir ? », l’a interpellé la présidente ? « Je le vois en vivant chacun de notre côté », a répondu le mis en cause. « J’ai travaillé comme ouvrier du bâtiment. Aujourd’hui, je suis inscrit dans une agence d’intérim et compte bien retravaill­er et me faire soigner par rapport à l’alcool .» Ce qui a fait réagir Isabelle Couderc, au banc du ministère public, au moment de ses réquisitio­ns : « Vous comparaiss­ez, monsieur, pour violences aggravées. Ce soirlà, vous aviez consommé de l’alcool. Alcool qui a entraîné ces violences. Le rapport indique que vous sentiez l’alcool, que vous aviez les yeux rouges et qu’à la suite d’une réflexion, vous avez injurié votre compagne avant de lancer une assiette sur elle. Le samedi précédent, vous l’avez plaqué conte un mur dans le couloir et donné une gifle. Il faut que tout cela cesse : je réclame trente mois de prison à votre encontre avec maintien en détention ». En défense, Me Céline Falcucci, a plaidé la clémence, expliquant que « condamner cet homme à de la prison ferme et sèche serait contraire au but recherché de réinsertio­n. Ce qui nous incombe aujourd’hui est de trouver une solution pour qu’il ne recommence pas ! De la prison avec sursis et mise à l’épreuve avec obligation de se soigner et de travailler serait une peine adaptée ». Elle a été, en partie, entendue puisque le tribunal a fait obligation au prévenu de travailler et suivre un traitement. Et lui a formelleme­nt interdit tout contact avec la victime.

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(Photo d’illustrati­on F. F.)

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