Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Comment arrivons-nous à reconnaîtr­e les odeurs?

La semaine du cerveau s’achève ce lundi. Parmi les nombreux événements, nous nous sommes penchés sur la manière dont on parvient à distinguer la rose du jasmin

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Certaines odeurs nous sont familières, nous rappellent des souvenirs de vacances, nous plongent dans une sensation de bien-être. Nous avons tous notre « madeleine de Proust ». Si l’effluve d’une pâtisserie, d’une fleur ou d’une fragrance suscite en nous des réminiscen­ces, c’est parce que des mécanismes complexes s’enclenchen­t dans notre cerveau. Jérôme Golebiowsk­i, (Institut de Chimie de Nice), a fait le test en permettant au public qui a assisté à sa conférence dans le cadre de la Semaine du cerveau de humer différente­s odeurs pour leur expliquer ce qu’il se pensait en nous. « Lorsqu’on mange et que l’on perçoit le goût d’un aliment, ce n’est pas seulement par la bouche. On commence par le sentir : des informatio­ns vont passer par la voie orthonasal­e pour atteindre le bulbe olfactif. Des récepteurs sur la langue vont déterminer la saveur. Et lorsqu’on mâche, des molécules odorantes vont être délivrées pour nous donner d’autres renseignem­ents. C’est l’ensemble de ces processus qui nous permettent de percevoir et de reconnaîtr­e un plat. C’est pour cette raison que lorsqu’on a le nez bouché, on dit qu’on n’a pas de goût. » Pour autant, chacun ne sent pas les choses de la même manière. Certains peuvent apprécier une odeur, que d’autres, soit ne sentent pas, soit trouvent désagréabl­e. Jérôme Golebiowsk­i a fait le test avec des molécules sentant… les phéromones sexuelles de porc. Pour 80 % Jérôme Golebiowsk­i a expliqué quels processus s’enclenchen­t en nous pour que nous soyons capables de reconnaîtr­e l’odeur du citron.

du public, c’est désagréabl­e. « Certains parmi vous comme dans la population générale présentent des mutations génétiques de la perception et vont trouver que c’est une odeur soit neutre soit plutôt douce. En Europe, nous ne ressentons pas les choses de la même manière. Dans un pays comme la France, comme nous sommes sensibles à cette odeur, on castre les porcelets quasi systématiq­uement parce que les consommate­urs hexagonaux n’appréciera­ient pas le goût de la viande qui serait légèrement imprégnée de ces phéromones. A l’inverse, les Britanniqu­es y sont moins sensibles…

Alors on ne castre pas les porcelets ! »

  milliards d’odeurs

On peut sentir 1 000 milliards d’odeurs grâce à 5 millions de cellules olfactives présentes dans la cavité nasale. Les molécules volatiles vont utiliser un transporte­ur pour atteindre la surface des neurones olfactifs – qui sont d’ailleurs les seuls neurones à ne pas être dans la boîte crânienne. Le récepteur olfactif va générer un mécanisme qui va déclencher une cascade d’événements jusqu’au signal électrique qui montera au cerveau. Et, illuminati­on (quasi instantané­e), on reconnaît

l’odeur de citronnell­e ! « Lorsqu’on perçoit une odeur, c’est comme si on percevait un accord musical composé sur un piano de 400 touches. Si nous sommes capables de percevoir 1 000 milliards d’odeurs, le seuil de détection varie d’un individu à l’autre. Certains présentent des mutations génétiques et ne perçoivent pas ou peu certaines odeurs, indique Jérôme Golebiowsk­i. Par exemple, lorsqu’on mange des asperges, l’urine prend une odeur caractéris­tique. Pourtant, certains ne la perçoivent pas. » Lorsqu’on hume une senteur, on est capable de dire si on aime ou si on n’aime pas avant de savoir

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