Pas de bug dans le Haut-Bugey
Si près du terme de la phase qualificative, le RCT a encore besoin d’une victoire à l’extérieur. Longtemps victime idéale, Oyonnax joue aujourd’hui avec l’énergie du désespoir. Méfi!
On les disait condamnés, les voilà presque ressuscités au plus mauvais moment de la saison pour le RCT. Alors qu’ils n’avaient plus gagné depuis le 9 septembre face à Agen (12-10), les Oyomen viennent d’enchaîner trois victoires consécutives dont deux succès inespérés à Clermont (12-18) et Bordeaux-Bègles samedi dernier (20-26). Et ils se sont repris à espérer décrocher le maintien dans six journées. Du coup, leur bilan famélique est à regarder d’un nouvel oeil. Certes Oyonnax n’a gagné que deux fois à Charles-Mathon cette année, concédant trois nuls et cinq défaites jusque-là. Certes les hommes de Buononato affichent toujours la défense la plus friable du Top 14, globalement (640 points encaissés) et même à domicile (279).
« Match de l’année » pour Boudjellal
Mais ces résultats ne reflètent plus du tout les potentialités et la dynamique actuelle de cette équipe désormais lancée dans une opération survie qui soulève jusqu’à l’admiration de Mourad Boudjellal. « Ce qu’ils font actuellement est fabuleux. On y va avec beaucoup d’ambitions mais aussi avec beaucoup de respect et de crainte car c’est vraiment une belle équipe. Bravo à eux, a déclaré
le président toulonnais cette semaine. Paradoxalement, ce match, pour moi, est devenu le match de l’année... Si on échoue ce week-end, on devra gagner au Racing ou à Pau ou les deux. C’est peutêtre le dernier joker avant l’autoroute pour la coupe d’Europe. » Le cadre est posé et les données sont claires. À six matches du terme de la phase qualificative, le RCT, n’a plus
de droit à l’erreur à domicile et doit encore décrocher une victoire à l’extérieur pour assurer sa qualification.
« Être réaliste quand on aura le ballon »
Fabrice Landreau, promu chef de bande en l’absence de Fabien Galthié – encore retenu par ses obligations sur France 2 –, a bien étudié le jeu d’Oyonnax. « Cette équipe aime bien utiliser toute
la largeur du terrain, donc il ne faudra pas trop se dépenser dans les rucks, circuler rapidement, dominer les collisions. Et surtout se montrer réaliste quand on aura le ballon », a résumé le manager toulonnais, renforcé par la dernière victoire bonifiée des Rouge et Noir contre Agen. Il est vrai aussi que depuis la fin janvier et la qualification en quart de finale de Champions Cup acquise aux Scarlets,
ses hommes restent sur quatre victoires en cinq rencontres, dont un exploit à La Rochelle qui les a totalement relancés et en dit long sur leur détermination. Rassuré par leur capacité à se mobiliser à ce moment si important de la saison, Landreau compte aussi sur leur expérience pour cadenasser la rencontre et si possible, tuer dans l’oeuf toute velléité adverse. Sur le papier et compte tenu des forces en présence, cela n’a rien d’impossible. Mais sous la pluie, voire la neige, et dans l’ambiance certainement survoltée de Charles-Mathon, le RCT aura sans doute besoin de toute sa concentration et son talent pour rendre à la raison les révoltés du HautBugey. Espérons donc que cette fois, contrairement à son déplacement à Lyon, il n’ait rien oublié à Toulon...