Des hommes et des adieux LA PRIÈRE
De Cédric Kahn (France). Avec Anthony Bajon, Damien Chapelle, Alex Brendemühl. Durée : h . Genre : drame. Notre avis :
L’histoire
Thomas (Anthony Bajon) a 22 ans. Pour sortir de la dépendance, il rejoint une communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens drogués qui se soignent par la prière. Il va y découvrir l’amitié, la règle, le travail, l’amour et la foi…
Notre avis
Depuis quelques années, Cédric Kahn paraît bloqué sur le thème du changement de vie et de la reconstruction. Dans Une vie meilleure (2010), Guillaume Canet et Leila Bekhti montaient un restaurant, faisaient faillite et tentaient de remonter la pente. Dans Une vie sauvage (2014), Mathieu Kassovitz entraînait ses enfants dans une utopie de vie en harmonie avec la nature. La Prière aurait pu s’intituler Une vie religieuse et boucler la trilogie. On y suit les adieux à la drogue d’un jeune toxicomane dans une communauté religieuse de montagne, où le sevrage se fait par les travaux des champs et la prière. D’abord rétif et rebelle, Thomas (Anthony Bajon, prix d’interprétation à la Berlinale) finit par se conformer aux règles de la vie religieuse et par les aimer au point d’envisager d’entrer dans les ordres. La rencontre d’une jeune et jolie montagnarde (Louise Grinberg) lui fera-t-elle renoncer à son projet? Celui de Cédric Kahn laisse perplexe. Moins convaincant dans la description de la Foi que son camarade Xavier Beauvois dans Des hommes et des dieux ,il filme le douloureux retour à la vie du jeune Thomas avec sa sécheresse de trait habituelle. Après l’héroïne, son héros succombera-t-il à l’opium du peuple ? On peut craindre qu’à force de scènes de prières et de veillées, ce soit le spectateur athée qui décroche en premier.
Notre avis
Révélé à la Semaine de la critique de Cannes, où il a été primé en pour son deuxième longmétrage (Sous le clair de lune), Reza Mirkarimi est un des représentants les plus talentueux du nouveau cinéma iranien. À travers la figure d’un père autoritaire, mais sensible et aimant, son cinquième film traite de la volonté d’émancipation des femmes iraniennes et du joug traditionaliste qui continue de peser sur une société qui aspire à la modernité. Moins âpre que celui de son compatriote Asghar Farhadi, son cinéma est pétri d’humanité. La modernité de la mise en scène et du jeu des acteurs – tous excellents – font de Dokhtar (La Fille) un drame très recommandable.