M€ à investir d’urgence pour irriguer le vignoble varois
La Société du Canal de Provence est appelée à créer les adductions d’eau nécessaires. Une start-up l’aide auprès des viticulteurs pour assurer la maîtrise des consommations
Les Varois vont-ils planter des dattiers sur les restanques et dans les champs qui jusque-là se partageaient entre la vigne et l’olivier ? Le changement climatique ne va peut-être pas l’interdire. Dans le pire des scénarios, celui où les émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas ou augmentent – et c’est le cas ! – la décennie 2 070 va ouvrir un cycle très routinier : une canicule tous les deux ans, à l’image de celle de 2003, mais avec des 50° à l’ombre, des sécheresses plus longues et plus intenses. Le vignoble varois n’y résistera pas. Il supporte déjà mal les débuts de ce dérèglement. Seule solution pour l’instant, l’arroser. Les viticulteurs sont de plus en plus nombreux à le faire. Leurs besoins en eau vont augmenter rapidement et les infrastructures nécessaires pour l’acheminer devront être adaptées. Ce sera le rôle de la Société du Canal de Provence (SCP) d’équiper le département. Deux cent cinquante millions d’euros sont nécessaires pour sécuriser le vignoble en irriguant 20 000 hectares, et ce d’ici vingt ans. Dans l’immédiat, la SCP a signé un partenariat avec la Ces capteurs intelligents mesurent les besoins en eau de la vigne. Utilisés en Californie, ils équipent déjà des vignobles du Var.
start-up Fruition Sciences pour faciliter l’installation d’un réseau de goutte-àgoutte au pied des ceps tout en évitant le gaspillage. « L’irrigation de la vigne ne pourra se faire et s’étendre que dans le cadre d’une utilisation
optimale de l’eau à la parcelle, pour des raisons techniques mais aussi d’acceptation sociale de cette nouvelle pratique » a insisté Philippe Vitel, président de la Société du Canal de Provence.