Le Var manque d’eau et d’irrigation
Deux cent cinquante millions d’euros. C’est donc le montant des investissements nécessaires pour sécuriser le vignoble du Var. Dans ce département, la SCP a développé tout un réseau d’approvisionnement en eau, mais pour les villes et les hommes, pas pour l’agriculture. « La vigne y est dominante et jusqu’à présent on ne l’irriguait pas », explique Bruno Vergobbi, directeur général de la SCP. « Le problème, c’est que pour faire face au changement climatique, il faut accélérer le rythme des investissements au moment où les collectivités ont des contraintes financières fortes. La SCP demande donc aux viticulteurs une contribution à hauteur du tiers environ de ses investissements. On est en discussion avec les syndicats viticoles. » Ces 250 millions d’euros serviront à installer de grosses adductions ou à renforcer celles qui existent déjà. En juin, la SCP va inaugurer la liaison Verdon/SaintCassien qui, de Tourves jusqu’au Golfe de Les réservoirs de la SCP comme celui des Beaucas à Sainte-Maxime, sur la liaison Verdon/Saint-Cassien vont se multiplier. Saint-Tropez en passant par Fréjus et Saint-Raphaël, assure la continuité de l’approvisionnement en eau des communes, en particulier en période estivale. « Une liaison qui devra d’ores et déjà être renforcée pour faire face aux besoins de la viticulture », annonce Bruno Vergobbi. Les bulletins météo des dernières semaines laisseraient penser qu’il n’y a pas de réchauffement climatique. Et pourtant oui! Car la neige et le gel sont arrivés quand les plantes, dont la vigne, avaient débourré. Juste avant ce froid, elles croyaient le printemps arrivé en raison de la douceur des températures. Cécile Guyon, climatologue au Centre météorologique d’Aix-en-Provence a rappelé un phénomène similaire l’an dernier : - 0,9 °C à Bormes-les-Mimosas sous abri et - 2 à SainteMaxime le 21 avril 2017. « Une anomalie de 3 à 9° par rapport à la normale. » Et tout ça pour ensuite plonger dans une sécheresse incontrôlable comme le montre le document Météo France ci-contre sur le cumul des précipitations à l’automne 2017 : « Le rapport à la normale des pluies de l’automne l’an dernier sur septembre, octobre, novembre, est très déficitaire sur l’ensemble de la Provence, de 60 à 90 %. Le déficit pluviométrique a été particulièrement important sur l’ouest du Var, le sud-est du Vaucluse et l’est des Alpes-de-Haute-Provence. »