Qui en veut au salon de coiffure le«/»?
Le « 7/2 » a été partiellement incendié la semaine passée à coup de cocktails Molotov. Cette troisième attaque contre l’établissement en 2018 a plongé sa jeune patronne dans la détresse
Fanny est désespérée. Dans la nuit du mardi au mercredi 14 mars, trois individus encagoulés ont fait immersion dans son salon de coiffure (1), « Le 7/2». Ils ont jeté cinq cocktails Molotov à l’intérieur, après avoir brisé plusieurs vitrines au marteau, et se sont enfuis en quelques secondes. Une partie de l’établissement, situé au 8 avenue du Docteur-Mazen, a alors été détruite par les flammes. Terrible… et incompréhensible : ce n’est en effet pas la première fois que cet établissement du centre-ville, tenu par la jeune femme de 26 ans, est vandalisé.
Aucune menace préalable
« Cela s’est produit à trois reprises depuis le début de l’année, nous confie l’une des plus proches amies de Fanny. La première, mi-février, ils ont forcé la porte et tenté, avec un jerrican d’essence, de mettre le feu. Sans succès, heureusement. Quelques jours plus tard, ils sont rentrés à l’intérieur après avoir cassé une vitre et ont volé les pourboires. Et là, les cocktails Molotov… Tout cela est aussi inquiétant qu’inexplicable. » La victime n’aurait en effet été la cible d’aucune menace ni tentative de racket. Mais on voudrait la faire partir qu’on ne s’y prendrait pas autrement. « Fanny est une jeune femme tout ce qu’il y a de plus gentille et sérieuse, poursuit son amie. En montant ce salon il y a quatre ans, elle a permis de revitaliser un peu le quartier. C’est une Seynoise de naissance qui a mis tout son coeur et ses économies dans ce projet. Elle est très appréciée ici. » Sauf qu’aujourd’hui, la jeune femme en est au point qu’elle ne sait même pas si elle sera en capacité de rouvrir ce salon qui employait par ailleurs trois salariés et deux apprentis. Outre des milliers d’euros de dégâts et le sentiment d’injustice, c’est une peur bien légitime qui domine.
L’enquête au point mort ?
Du côté du commissariat de La Seyne, on assure que l’enquête de police suit son cours. Des témoignages seraient ainsi étudiés attentivement.
Mais si le salon comptait aussi deux caméras de surveillance, il était deux heures du matin quand a eu lieu l’attaque ; il faisait nuit noire et les individus étaient cagoulés. Pas facile de décortiquer les images. Tout juste saiton que les vandales se sont ensuite enfuis à bord d’un véhicule. Quelques minutes plus tard, les pompiers intervenaient pour éviter que l’incendie, déjà violent, ne se propage. Il valait mieux : l’appartement du dessus, dans l’immeuble Le Jean Bart, héberge une famille avec des enfants. Des petits Seynois qui, comme Fanny, ont bien du mal à trouver le sommeil ces temps-ci. 1. L’établissement est divisé en deux parties, qui se jouxtent: Le 7/2 suite, qui est davantage un salon pour hommes et un barbier, et Le 7/2, pour femmes, avec un petit espace onglerie, entièrement détruit par les flammes.