Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Crime des Issambres : la cadette charge son père

Pas impliquée dans l’assassinat reproché à ses parents et sa soeur, elle ne croit pas à la culpabilit­é de sa mère ni de son aînée. Pour elle, son père est le seul responsabl­e et ne l’assume pas

- G. D.

La troisième journée du procès d’Hervé Robino, de son épouse Pascale et de leur fille aînée Roxanne, pour l’assassinat de Bernadette Cogis dans la nuit du 27 au 28 juillet 2014 aux Issambres, aura peut-être permis à la cour d’assises du Var d’y voir un peu plus clair dans les responsabi­lités des uns et des autres. Cela grâce à la longue déposition d’Audrey, la fille cadette du couple, dont les aveux en garde à vue avaient pu faire penser qu’elle était le maillon faible de la famille. À l’audience, elle a en tout cas montré une force de caractère peu commune. Elle a mis hors de cause sa mère et sa soeur Roxanne. Pour elle, le seul responsabl­e était son père.

Climat de menace

Auparavant, la voisine de Bernadette Cogis a répété que cette veuve de 67 ans se sentait menacée par la famille Robino, après la révélation de la relation intime qu’elle avait entretenue pendant des mois avec le père de famille. Il y avait eu les dégradatio­ns sur ses voitures, dont Roxanne a confirmé qu’elle était l’auteur, puis, selon la voisine, des menaces de mort par téléphone. Par ailleurs, des proches de Roxanne Robino ont confirmé la colère de la jeune femme quand elle a appris l’infidélité de son père, ainsi que sa volonté de voir Bernadette Cogis morte. Toutefois, la plupart d’entre eux la pensaient incapable de passer à l’acte.

La fille cadette a décidé de parler

Audrey Robino, 22 ans, en avait 18 au moment des faits. Elle avait été un temps soupçonnée d’avoir procuré un alibi à toute la famille, en faisant fonctionne­r leurs téléphones portables à leur domicile de Roquebrune-sur-Argens. En garde à vue, elle avait d’abord L’énergie est notre avenir, économison­s-la ! livré aux enquêteurs la version commune, décidée en conseil de famille. Le lendemain, elle était passée aux aveux en détail. « Je me suis dit qu’il y avait trop en jeu. C’est pour ça que j’ai parlé. Il y avait ma soeur, qui avait un fils, et qui était le plus en danger. Je ne m’inquiétais pas pour ma mère, qui n’a rien à voir là-dedans. » Elle a confirmé que dans la nuit des faits, son père et sa soeur avaient fait trois voyages. Le premier pour s’assurer de la présence de la victime à son domicile, le second pour allumer les incendies, et le dernier au Muy, pour jeter leurs vêtements et le couteau.

Elle invoque une manipulati­on

« Mon père a expliqué qu’il l’avait attrapée par-derrière et lui avait mis un coup à la gorge. Et ma soeur m’a dit que c’était elle qui avait porté un coup au thorax. Même si elle m’a dit ça, je suis sûre qu’elle n’a rien fait. Je pense qu’elle a dit ça pour faire 50-50 avec mon père… qui l’a peut-être convaincue de le faire. » Audrey a expliqué que pendant la garde à vue, les gendarmes s’étaient arrangés pour qu’elle ait un bref contact sans témoin avec Roxanne. « C’est là que je lui ai parlé de son fils. Je lui ai demandé l’autorisati­on de parler, et je lui ai dit de parler aussi. Après, je m’en suis voulue, en me disant que j’avais convaincu ma propre soeur de s’envoyer en prison. » Pour Audrey, sa mère avait bien trop de soucis de santé pour avoir été impliquée dans ce crime, et n’avait fait que subir la situation. Le président Guyon lui a demandé ce qu’elle pensait du fait que son père et sa soeur mettaient désormais en cause sa mère, comme instigatri­ce du crime. « C’est désespéré. C’est sûrement une autre manipulati­on de mon père. Il est très doué pour ça.» Quel que soit votre fournisseu­r

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Pascale Robino a été mise en cause par sa fille Roxanne.

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