Cambriolages dans le Var : «Une décrue s’est installée» Interview
Patron des gendarmes de la région Paca, le général Marc Lévêque fait le point sur l’état de la gendarmerie et la vague de cambriolages qui a mis les enquêteurs sur les dents
Au moment de conduire l’inspection du groupement varois, quelles sont les problématiques que vous souhaitez aborder avec vos troupes ?
Elles ne sont pas spécifiques au groupement du Var. D’une manière générale, les objectifs sont dans la continuité de ceux qu’on s’était fixés en . On retient une orientation en direction de la lutte contre les cambriolages, une contribution à la lutte contre l’immigration, un travail de vigilance en matière de prévention du terrorisme et, bien sûr, la sécurité routière. En tant que patron de la région gendarmerie, je délivre un satisfecit au colonel Herrmann (commandant du groupement du Var, Ndlr) pour son commandement et la qualité de l’action menée par chacun des personnels, civils et militaires du groupement.
Comment comptez-vous installer la « police de sécurité du quotidien » dans vos brigades ?
Il s’agit en effet d’un grand chantier de l’année. Chaque préfet est en ce moment chargé d’élaborer une maquette incluant des mesures visant à consolider le lien de proximité entre la population et les forces de sécurité intérieure. Ce qui suppose de déterminer ce que la population attend des forces de sécurité, de hiérarchiser ces priorités, puis de s’organiser pour améliorer la prise en compte des attentes… sans sacrifier des secteurs d’activité. On le fait avec confiance à moyens constants.
Cette organisation va-t-elle entraîner des déménagements de brigades ?
On vient de vivre ans de remodelage. L’objectif, c’est que les gendarmes soient répartis là où il y a du travail. Localement, si on estime qu’il y a matière à faire un ajustement, on le proposera (lire encadré).
Concernant la délinquance, les cambriolages restent en tête des préoccupations…
C’est en effet le phénomène qui occupe le devant de la scène. Dans le Var, on a terminé dans le rouge avec cambriolages sur la zone gendarmerie, soit une augmentation de %. Ça reste traumatisant pour les victimes et on continue à y porter une grande attention.
Comment expliquez-vous ces chiffres ?
Ce qui génère ces variations, c’est souvent l’implantation sur le territoire de groupes organisés, qui parfois viennent de l’étranger, des Balkans ou d’Europe de l’Est d’une manière générale. Ils sont suffisamment organisés pour pratiquer le cambriolage de façon industrielle. Le mode opératoire classique, c’est l’implantation de groupes d’adultes qui instrumentalisent des équipes de mineurs. Quand ils sont bien organisés, ils alimentent des vagues de cambriolages qui, pendant quelques semaines ou quelques mois, viennent s’ajouter aux cambriolages classiques. On a eu ce phénomène sur la région Paca durant le deuxième semestre .
Vous pensez que cette vague est terminée?
Un pic semble avoir été atteint fin novembre-début décembre, et une décrue s’est installée depuis, grâce au travail des groupes d’enquête. La tendance début est en amélioration au niveau régional. Il reste deux grandes zones à surveiller, le moyen Var , dans sa partie Est autour des bassins de Brignoles et Draguignan ; et les Bouchesdu-Rhône en couronne, autour de Marseille et Aix.
Pourquoi ces affaires sont-elles compliquées pour la gendarmerie ?
On arrive à cibler les profils d’auteurs. La vraie difficulté consiste à travailler sur les équipes et à réunir tous les éléments qui permettent à la justice de les neutraliser pour une durée suffisamment longue.