Ça alors ! Histoire de ces découvertes que l’on n’attendait pas
Une barre de cacahuète a donné naissance au four à micro-ondes en . La dynamite est due à une maladresse d’Alfred Nobel. Un chimiste suisse cherchait un remède contre la migraine quand il a inventé le LSD... Les quatorze découvertes racontées par Raphaël Chevrier, docteur en physique, ont un point commun : la sérendipité. Le physiologiste Walter Bradford Cannon en donne cette définition en : « La faculté ou la chance de trouver la preuve de ses idées de manière inattendue, ou bien de découvrir avec surprise de nouveaux objets ou relations sans les avoir cherchés. » Ancien chroniqueur à Charlie Hebdo, Raphaël Chevrier travaille actuellement pour Arianespace.
Comment le four à micro-ondes a-t-il été inventé? Nous sommes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle un jeune autodidacte, Percy Spencer, est devenu un grand spécialiste dans la conception d’équipements radars utilisés pour débusquer la présence ennemie. Un beau jour, tandis qu’il travaille à proximité d’un de ces tubes générant des ondes électromagnétiques puissantes, Spencer constate qu’une barre de confiserie au beurre de cacahuète est en train de fondre dans le fond de sa poche. L’histoire aurait pu en rester là, mais Spencer a déployé toute son énergie pour comprendre ce qu’il venait de se passer. Il fait rapidement le lien entre les micro-ondes produites par son engin et la chaleur l’ayant privé de sa pause gourmande, lui valant de faire l’une des plus belles découvertes industrielles de la première moitié du XXe siècle !
Les petits hommes verts n’en étaient pas. C’était quoi ? La possibilité qu’il existe une civilisation extraterrestre remonte à l’antiquité. C’est d’ailleurs pourquoi, lorsque Jocelyn Bell débusque en des signaux mystérieux venus du fin fond du cosmos, elle pense – sans vraiment y croire – à une tentative de petits hommes verts d’entrer en contact avec l’humanité. Elle baptise ainsi l’étrange phénomène, « LGM » pour « Little Green Men » (Petits hommes verts). Bell comprendra qu’elle a affaire à un type d’astre nouveau, le pulsar. Il s’agit d’une étoile à neutrons en rotation ultrarapide formée à la suite de l’explosion d’une étoile en fin de vie. Vues de la Terre, elles apparaissent sous la forme d’un phare cosmique qui diffuse des faisceaux puissants de part et d’autre de ses pôles magnétiques.
Comment avez-vous sélectionné ces découvertes ? J’ai choisi de raconter quatorze découvertes majeures ayant influencé leur domaine respectif tels que les rayons X ou la radioactivité, ou bien bouleversé nos habitudes au quotidien, à l’instar du post-it ou du four à micro-ondes. Chacune de ces histoires illustrent l’ensemble des cas particuliers relevant de la sérendipité. Les chercheurs ayant parfaitement assumé l’aspect inopiné de leur découverte sont en réalité peu nombreux. Comme le rappelait Alexander Flemming au banquet organisé en à Stockholm, à l’occasion de la remise de son prix Nobel pour sa découverte – fortuite – de la Pénicilline : « Nous savons tous que le hasard, la fortune, le destin […] ont joué un rôle considérable dans de nombreuses découvertes scientifiques majeures. Nous ignorons, de tous les scientifiques qui ont découvert quelque chose de nouveau, combien n’ont pas révélé exactement comment cela s’est produit ». ◗ Ça alors! Histoire de ces découvertes que l’on n’attendait pas. La Librairie Vuibert. 15,90€.