Burn-out : trois millions de Français concernés
Le bien-être au travail est-il encore un vrai sujet ?
Michel Cymes : On peut se le demander quand les deux tiers de Français déclarent être heureux au travail. En réalité, la question est tout sauf accessoire. Elle intéresse collaborateurs et dirigeants. Même si ça paraît un gros mot, les entreprises ont pris conscience que le bien-être au travail provoque un retour sur investissement. Les DRH savent qu’un collaborateur heureux travaille mieux.
Où en est-on du burn-out ?
Olivier Torrès : C’est l’une des premières questions quand on évoque le bien-être au travail. Aujourd’hui, trois millions de Français sont susceptibles de faire un burn-out. C’est bien cerné sur le plan médical. Mais toujours pas reconnu comme maladie professionnelle.
Quels en sont les symptômes ?
MC : Le désintéressement, l’obsession du boulot, le fait d’être irritable, la dette de sommeil. Il faut être attentif aux changements de vocabulaire : quand la personne ne se dit plus fatiguée mais épuisée. Ce peut être un signe. OT : Je suis adepte de l’idée d’avoir des sentinelles en entreprise qui font attention à leur collègue et qui alertent.
Que faire après ?
MC : Après, c’est trop tard. Le traitement est du ressort de la médecine. En entreprise en
revanche, on peut libérer la parole, réaménager des choses. Commencer par éviter les stresseurs, ces gens qui vous collent l’angoisse quand vous les croisez alors que vous respiriez normalement avant.