Toujours des questions
Défaite 3-2 face à la Colombie, victoire 3-1 contre la Russie et 21 joueurs en action : la séquence de mars n’a pas vraiment permis aux Bleus de progresser en vue du Mondial-2018
Constante inconstance
Sur leurs sept derniers rassemblements, les Bleus n’ont remporté qu’une fois les deux (ou trois) matchs d’une même fenêtre internationale (c’était en octobre 2017 : Bulgarie 1-0 et Belarus 2-1). Une équipe ambitieuse pour le Mondial est supposée savoir enchaîner les victoires. Les Bleus ont aussi affiché une incapacité récurrente à maîtriser un match dans son ensemble, et le mois de mars n’a fait qu’accentuer cette tendance, avec une « panne de courant » - dixit Didier Deschamps - en deuxième période face aux Colombiens, par manque d’agressivité, et une première période apathique contre la Russie (63e au classement Fifa). « On a toujours cette capacité à se créer des occasions, à marquer », s’est rassuré DD après la victoire saint-pétersbourgeoise.
Liste encore floue
« J’ai encore un peu plus de réponses qui vont nourrir ma réflexion. Il faudra choisir, mais il y a encore du temps, les joueurs ont encore beaucoup de matches à jouer d’ici la date de communication de la liste » prévue le 15 mai, a dit DD mardi soir. Il est logique que le sélectionneur se laisse du temps plutôt que d’abattre des cartes que pépins et méformes pourraient rebattre. Le noyau dur (les trois gardiens, Varane, Koscielny, Umtiti, Sidibé, Digne, Pogba, Kanté, Tolisso, Matuidi, Mbappé, Griezmann, Giroud) ne s’est guère épaissi que de Lemar, qui a repris le fil de son histoire en Bleu, outre Kimpembe présent dans toutes les listes. Soit 17 noms sur les 23 attendus. Le milieu Rabiot et les ailiers Dembélé et Martial, qui semblaient partants pour le Mondial, n’ont pas affermi leur position après des prestations en demi-teinte, et les autres joueurs convoqués pas davantage. Des éléments proches du groupe comme Sissoko, Payet ou Debuchy, ou les blessés Fekir et Coman, ont donc encore leur carte à jouer.
Mbappé et Kanté installés
Au moins un flou persiste à chaque ligne de l’équipetype, mais Mbappé et Kanté l’ont a priori définitivement intégrée. Si Griezmann reste le leader d’attaque de Deschamps, Mbappé est de plus en plus prépondérant : sur les huit derniers buts français, il en a marqué deux et a délivré trois passes décisives. Kanté, incomparable récupérateur (11 ballons récupérés mardi), est devenu le pilier du milieu. Il avait été victime durant l’Euro-2016 du passage au 4-4-2, au profit de la doublette PogbaMatuidi ; dorénavant, c’est lui qui repousse sur le banc un de ces deux-là en cas de 4-4-2.
Défense en chantier
Le revers face aux Colombiens a confirmé un mal récurrent : en 2017, et à l’exception de la réception des Pays-Bas fin août (4-0), les Bleus ont encaissé au moins deux buts à chaque fois qu’ils ont été confrontés à une équipe un tant soit peu huppée (France-Espagne 02, Suède-France 2-1, FranceAngleterre 3-2, AllemagneFrance 2-2). Au Mondial, cela pourrait leur être fatal. Varane, Koscielny et Umtiti restent en balance pour constituer la charnière centrale. Mais l’étoile de chacun, sans s’éteindre, a pâli subitement. Chez les latéraux, c’est le grand flottement. Côté titulaires, Djibril Sidibé, en souffrance face aux Colombiens, n’apporte toujours pas toutes les garanties, et Lucas Digne non plus. Les inexpérimentés Pavard et Hernandez n’ont pas (encore ?) l’étoffe internationale. A gauche, le retour de Mendy sur les terrains sera scruté...