À livres ouverts
La Seyne, pionnière en matière de culture pour tous, citée dans un rapport remis à la ministre de la Culture. Un réseau de médiathèques dense, dynamique, inventif et extraverti, en phase avec la population.
La formidable dynamique du réseau des médiathèques seynoises, dont le demi-siècle sera fêté en novembre 2019, citée en exemple au plus haut sommet de l’État! L’académicien Erik Orsenna et l’inspecteur général des affaires cultuelles Noël Corbin viennent de remettre leurs «Carnets d’un voyage au coeur de la France des bibliothèques» à la ministre de la Culture Françoise Nyssen. Un rapport, fruit de visites de terrain, dont La Seyne (voir ci dessous), qui contient 19 propositions et annonce le lancement d’un «plan national pour les bibliothèques », visant un élargissement de leurs horaires d’ouvertures…
« Voir au-delà des lieux ou sont les livres »
« Le réseau seynois comprend trois structures fixes, un service central, un bibliobus et une bibliothèque éphémère, avec une complémentarité qui vise à la proximité», s’enthousiasment Bouchra Reano, conseillère municipale déléguée à la promotion de la lecture publique, Christine Vachon, responsable du réseau, et Lise Kubli, chargée de communication, en encourageant à« regarder au-delà des lieux où il y a des livres. On est allé très tôt audevant des usagers ». Longtemps, en effet, la bibliothèque Pierre-Caminade (ouverte en novembre 1969) a assuré seule le rayonnement culturel sur une commune très étendue. Un bibliobus (remplacé depuis) a complété l’offre en 1975, mais en tout état de cause, avant la bibliothèque provisoire de la villa Tamaris-Pacha, précédant l’ouverture de la médiathèque du Clos-Saint-Louis (2005), la
mise en service d’un second bibliobus (1989) et l’ouverture de la médiathèque Andrée-Chedid (2013), les intervenants culturels ont toujours dû faire preuve d’imagination pour faire de La Seyne une ville pionnière en matière de culture pour tous. «Aujourd’hui, nous multiplions les interventions, les animations, dans les crèches, les écoles… dans nos structures avec l’accueil de scolaires, les rencontres, les conférences… 365 jours par an il se passe quelque chose à l’intérieur ou à l’extérieur des bibliothèques seynoises, le réseau est extrêmement dynamique », assure Christine Vachon en répondant à la question d’une ouverture le dimanche ou en soirée. Deux préconisations du rapport. À La Seyne, l’inspecteur général des affaires cultuelles a été particulièrement
séduit par la pluralité des actions mises en oeuvre. À travers le programme “Hors les murs”. Les dix arrêts du bibliobus, la pluralité des interventions, le portage de livres à domicile chez les abonnés dans l’incapacité de se déplacer et la bibliothèque Effet Mer ouverte l’été sur la plage des Sablettes, ont ainsi retenu toute son attention.
« Être inventif, en phase avec la population »
Il a également été impressionné par la richesse des partenariats associatifs tissés sur le territoire, par le lien social créé dans une médiathèque Andrée-Chédid implantée au coeur de la cité Berthe, où le livre écrit par les femmes de l’association “Le petit prince” qu’il a rencontrées – avec l’ensemble
des partenaires – est un exemple fort… «Être inventif et en phase avec la populationque nous touchons dans son ensemble! Des bébés de 0 à 3 ans, avec le dispositif “Bébé bouquine”, aux personnes âgées. Nous assurons la pluralité avec peu de moyens, résume Bouchra Reano. La bibliothèque doit être un relais, un passeur… Nous avons réussi à créer ce “lieu de vie“dont parle Erik Orsenna. Nous ne sommes plus une simple bibliothèque ! On peut être fier. » Rien n’est figé. « Nous avons modifié les horaires. En 2018, nous poursuivons notre travail de modernisation, pour nous adapter aux nouvelles pratiques, du numérique notamment; en créant des lieux d’échanges et de partage pour mixer les publics », rebondit Christine Vachon.
Un dynamisme inversement proportionnel aux budgets alloués… Pour assurer son fonctionnement à l’année, le réseau dispose en effet de 87644 € et pour l’investissement (mobilier, espace réaménagé) d’une enveloppe de 40 000 € .Un budget minimaliste qui pousse à la créativité… Ainsi, « le bibliobus en panne technique depuis septembre va bientôt être remis en service » ,annonce Lise Kubli. Un service qui ne s’était pas interrompu mais qui, le temps de la réparation, a muté en “drive“. Les abonnés passent des commandes qui leur sont livrées. Adaptabilité et inventivité.