Le maire, Marc Vuillemot: “Une fierté à partager, mais…”
La fierté communicative. Sur son blog (1), le maire de La Seyne Marc Vuillemot consacre un long billet au “rapport d’évaluation et de proposition sur les bibliothèques françaises“. « En le découvrant, comment ne pas partager la légitime fierté que doivent en retirer tous les acteurs seynois de la promotion de la lecture et du livre qui chez nous, comme l’écrivent les auteurs du rapport, “os[ent] substituer au sempiternel et catégorique “pas possible” le joyeux “pourquoi pas” ?» interroge le maire, avant de « partager quelques extraits » du rapport dans lequel « La Seyne est en effet citée maintes fois et de façon plus que positive ». Facétieux, Marc Vuillemot s’arrête sur un extrait, « page 33, sur lequel je me suis autorisé à souligner un passage, celui qui invite à… un soutien de l’État ».
« Schizophrénie des dépenses communales ? »
Et de citer : « “[...] Les soutiens financiers de l’État pour les transformations des bibliothèques et l’extension de leurs horaires d’ouverture doivent y contribuer [...]”» Ce qui pousse l’élu à s’interroger de nouveau, mais sur un mode plus grinçant cette fois et en lettres capitales : « Une invitation à la schizophrénie des dépenses communales ? » Marc Vuillemot déroule son argumentaire : « Il faudra en effet qu’on m’explique comment, si par bonheur l’État donnait suite aux propositions des auteurs du rapport en aidant financièrement les collectivités gestionnaires de bibliothèques à développer leur offre de lecture publique, donc à accroître leurs dépenses de fonctionnement, il va être possible à leurs maires ou présidents d’intercommunalités, de répondre à la fois au voeu de la ministre de la Culture de dépenser plus et à l’exigence du ministre de l’Action et des Comptes publics de contraindre leurs charges…». C’est dit. L’élu complète : « Si j’ai dû, ce dernier lundi [26 février], décliner l’invitation de la ministre Françoise Nyssen à être présent à son ministère à l’occasion de la remise du rapport, c’est parce que je répondais à une autre invitation, celle de Monsieur le préfet et de Monsieur le directeur départemental des finances publiques, me confirmant que, si La Seyne, comme chacune des quatre centaines de collectivités les plus importantes, ne s’imposait pas de limiter l’accroissement de son budget au taux de 1,2 % entre 2017 et 2018, bien inférieur à celui de l’augmentation du coût de la vie, l’État punirait la commune en opérant une rétention forcée des impôts locaux versés par ses concitoyens, la contraignant à une hausse limitée à… 0,75 % ! Le maire de La Seyne conclut sur une ultime question : « Devrais-je, pour y parvenir, fermer une de nos trois bibliothèques …?» (1) www.marcvuillemot.com