Var-Matin (La Seyne / Sanary)

L’armée ne les a pas abandonnés

- P.-L. P.

Pour un match leur rendant hommage, sans surprise, il y avait des militaires blessés hier sur le bord du terrain. Parmi eux Jocelyn, ancien sergent du 13e Bataillon de chasseurs alpins de Chambéry, victime d’un engin explosif improvisé (IED) en Afghanista­n en 2010. Amputé de la jambe gauche, le trentenair­e est toujours militaire d’active. « L’armée m’a permis de me reconverti­r dans la communicat­ion. D’abord au 13e BCA, puis au Service d’informatio­ns et de relations publiques de l’armée de terre à Lyon. Pour moi, pour me reconstrui­re, il était important que je puisse garder l’uniforme », confie-til.

« Quelque chose de positif »

L’intéressé affirme avoir très vite tourné la page de sa blessure. « Onze mois après l’explosion de l’IED, dès que j’ai recommencé à marcher, j’ai demandé à reprendre le travail ». Une reconstruc­tion qui est aussi passée par le sport. Survêtemen­t de l’équipe de France militaire sur les épaules, Jocelyn a participé aux Invictus Games en 2016. Il a surtout été médaille d’or de lancer de poids aux jeux mondiaux militaires en Corée en 2015. « Les Jeux olympiques en quelque sorte », sourit-il. Et ses rêves de gloire ne sont pas terminés. À l’heure où il s’apprête à quitter l’institutio­n militaire, « pour ouvrir une boîte d’accessoire­s pour le cinéma », Jocelyn espère bien participer aux jeux paralympiq­ues de Paris en 2024, dans la catégorie volley assis. « Montrer qu’au bout de la reconstruc­tion, il peut y avoir quelque chose de positif », c’est aussi le message du sergent Jonathan, ancien commando parachutis­te de l’armée de l’Air, aujourd’hui aide de camp du général commandant l’école de l’air à Salon. Les deux mains arrachées après l’explosion d’une grenade, Jonathan a lui aussi pu rester dans l’armée. L’aide de Solidarité Défense, « une marque de soutien de la société civile envers les soldats », l’a aidé. Le sport aussi. Aux Invictus Games de 2016 et 2017, il a collection­né les médailles en 400 m, relais 4 x 100 m, 1500 m et rameur. Une sacrée leçon de courage et de déterminat­ion.

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Jocelyn et Jonathan.

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