Bastide Saint-Julien : le réveil de la belle endormie
Geneviève Garassin et Claire Canolle ouvrent la Bastide Saint-Julien, à Un havre de paix et de repos où se nichent cinq chambres d’hôtes et un complexe de salles de réception
La Celle.
Il y a Geneviève, la mère, et Claire, la fille. La première a en charge la bastide ; l’idée, la rénovation, la décoration, les jardins, c’est l’affaire de la mère. Happée par les affaires familiales, elle avait laissé de côté ses envies de styliste, décoratrice, qu’elle envisageait dans sa plus tendre jeunesse, pour les retrouver et les exprimer à la Bastide. La seconde gère le vignoble, la cave, l’élaboration des meilleurs crus depuis 1995. L’oenologue y a vinifié sa première vendange en 1998, à l’âge de 22 ans. Aujourd’hui, les deux femmes oeuvrent de concert pour donner un bel élan au Château Saint-Julien et perpétuent la mémoire et un voeu cher au père et grand-père, Maurice Garassin. Il l’affirmait: «J’ai commencé ma vie dans l’agriculture, je la finirai dans l’agriculture. »
Depuis le Néolithique
C’est donc avec beaucoup d’émotion et de fierté que les deux femmes ont ouvert en grand les portes de la bastide rénovée. Une bâtisse qui a connu de nombreuses histoires et propriétaires. Avant de tomber dans l’oubli. Aujourd’hui encore subsistent des traces de leurs passages. Dès l’époque néolithique (5 500 à 1 800 avant J.-C.), le site est investi par les hommes, comme l’atteste le ramassage de nombreux outils de silex. Des traces de villas galloromaines ont également été retrouvées près de la Bastide et dans les caves viticoles du domaine. Les empreintes de Saint-Julien se font plus précises dans les écrits du Moyen-Âge. À l’époque, le fief de Saint-Julien est lié à celui des Pennes, ancienne communauté du XIIIe siècle. La seigneurie de Saint-Julien les Pennes tire alors ses revenus de ses terres agricoles, de l’élevage et de la fabrication de verre. Puis, propriété de familles nobles, la Bastide Saint-Julien est successivement occupée par les Arcussia et les Vintimille. Le mariage d’Anne de Vintimille et de Gaspard de Ballon, en 1641, permet à la famille De Ballon de prendre possession des lieux. Ils édifient alors le château «le Grand Saint-Julien». À la fois lieu de villégiature de nobles habitant Aix-enProvence et source de revenus, la Bastide de SaintJulien est restée, depuis le XVIIe siècle, un lieu d’activité agricole, où la vigne a pris aujourd’hui toute sa place.
Un lieu de repos et de lumière
Au coeur de la Provence verte, entre Aix-en-Provence et Brignoles, nichée dans 30 hectares de vignes et plus de 400 hectares de forêt, cette Bastide élégante surplombe l’arrièrepays varois et offre à ses visiteurs une vue éblouissante sur le massif de la Loube. Rénovée avec goût et cachet par Geneviève Garrassin, grâce au savoirfaire d’une trentaine d’artisans issus du territoire – ébénistes, plâtriers maçons, peintres, mosaïstes, menuisiers –, la Bastide Saint-Julien s’est transformée en un lieu de repos et de lumière. Une décoration intérieure soignée, mêlant design et tradition, fait écho à l’élégance des extérieurs : une terrasse bordée d’un jardin fleuri, lui-même dispersé sur un hectare de parc planté d’oliviers, de cyprès et de chênes, le tout sublimé par un panorama exceptionnel sur le massif de La Loube. Tout pour y passer un agréable séjour.