Les policiers municipaux du Castellet bientôt armés
Dans un contexte de menace terroriste permanente, le conseil municipal a approuvé la dotation de pistolets semi-automatiques aux fonctionnaires chargés de la sécurité communale
Entre les comptes de gestion et les comptes administratifs 2017, les budgets 2018, ou encore la création d’une régie pour le domaine de la Bergerie, la séance du conseil municipal qui s’est tenue mardi soir aura été fort chargée. D’autant que, durant les plus de deux heures de réunion, des questions sécuritaires ont aussi animé les débats. Notamment celle de l’armement de la police municipale, qui divise même dans les rangs de la majorité. Un projet défendu par Mme le maire en personne. « Depuis 2015, a rappelé Nicole Boizis, la France vit sous la menace terroriste et a subi sur son sol plusieurs attaques meurtrières, dont la dernière, dans la région de Carcassonne, a démontré que même les petites communes n’étaient pas à l’abri de tels agissements ». Dans ce contexte, a-t-elle souligné, les missions des policiers municipaux ont fortement évolué ces dernières années.
« Des cibles symboliques »
Dans le cadre du plan Vigipirate, il leur appartient en effet d’assurer la sécurité publique aux côtés des forces de sécurité de l’État. «Le gouvernement nous a demandés, indique Mme le maire, de renforcer la sécurité auprès des établissements scolaires, des lieux de culte et lors des manifestations sportives et culturelles. Et c’est bien parce que l’État a pris conscience que les représentants de l’ordre sont devenus des cibles symboliques, que sur ses recommandations, nous avons doté nos agents de gilets pare-balles ». Mais désormais, poursuit Nicole Boizis, « il faut aller plus loin et leur donner la possibilité de se protéger, de se défendre dans le cadre des règles de la légitime défense, mais aussi de protéger et de défendre nos concitoyens, en les dotant de moyens adaptés. Dans le cadre de la convention communale de coordination entre la police municipale et la gendarmerie nationale (signée en décembre dernier), nous avons prévu la possibilité de pouvoir armer la police municipale de pistolets semi-automatiques de calibre 9 millimètres, classés en catégorie B ». La délibération soumise aux élus précise d’ailleurs que « le port de ces armes sera encadré comme défini par le code de la Sécurité intérieure, qui impose des règles strictes en matière de formation préalable et continue, d’aptitude médicale au port des armes, et de conditions de stockage de ce matériel ».
Des réticences de tous bords
Dans le débat, Florent Cadenel s’est notamment inquiété de savoir «oùetcomment seront rangées les armes ? ». « La procédure prévoit un coffre-fort dans une pièce sécurisée avec alarme », lui a répondu Jacques Lorenzoni, délégué à la sécurité et la police. Et ce dernier de préciser que «les deux agents en poste au Castellet ont déjà été formés et dotés d’armes dans leurs fonctions précédentes. Ils auront néanmoins une mise à jour de leur formation ». À l’heure du vote, le sujet a fait émerger des réticences, venues de tous bords. Nathalie Noël a ainsi fait part des « réactions négatives de son entourage » à l’égard de cette mesure, et de son «intime conviction » qui ne lui permet pas d’approuver ce choix. Elle a donc voté contre. En outre, quatre autres élus se sont abstenus, à savoir Magali Gravier (6e adjointe), Jean-Pierre Auribault (délégué à la voirie), Dominique Blanc et Florent Cadenel. Par ailleurs, les élus ont, à l’unanimité cette fois, validé la création d’un poste de gardien brigadier de police municipale, à temps complet, à compter du 1er mai 2018, ainsi qu’un poste de garde champêtre. « Il s’agit d’ouvertures de postes pour le cas où il nous manquerait quelqu’un à l’avenir. Si le besoin se fait sentir, la procédure sera déjà enclenchée et cela ira plus vite », a précisé Nicole Boizis.