Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Mal-logement : une situation qui perdure

La fondation Abbé Pierre a présenté, hier, son rapport annuel sur le mal-logement. Dans la région et le Var, si des points positifs sont à noter, la suroccupat­ion des logements est pointée «De Toit à moi», une initiative toulonnais­e

- SIMON FONTVIEILL­E sfontvieil­le@nicematin.fr

En juillet dernier, le président Macron affichait un projet ambitieux : plus personne vivant dans les rues d’ici à la fin de l’année 2 017. À moins d’être bloqué dans un espacetemp­s parallèle, ce n’est spoiler personne que de dire que cet engagement n’a pas été tenu… Hier matin, dans les locaux toulonnais de la Fédération des oeuvres laïques du Var, avenue Victor-Agostini, la fondation Abbé Pierre tirait la même triste conclusion. À l’occasion de son 23e rapport annuel sur l’état du mallogemen­t en France et d’une série d’éclairages régionaux, les successeur­s du fameux curé ont aligné chiffres, graphiques et diagrammes.

La loi des  %

En insistant sur une thématique : le surpeuplem­ent des habitation­s, faute de logements disponible­s. La fondation estime, d’après les derniers chiffres de l’Insee, en 2014, que plus de 280000 logements sont suroccupés en Paca. Dans le Var, cela représente 10,5 % des résidences principale­s. Et, d’après Manuel Domergue, directeur des études de la fondation, la perte d’1,5 milliard d’euros par les organismes HLM d’ici à 2020, due à la baisse de leurs loyers imposée par le gouverneme­nt, ne devrait pas aider… D’autant que les constructi­ons de logements sociaux ne sont déjà pas au beau fixe: en 2017, seules 10000 ont été financées en Paca, contre 12 000 en 2 016. Quelques éclaircies sont toutefois à noter. D’après les derniers chiffres du ministère de la Cohésion des territoire­s, le taux de logements sociaux s’élevait, en 2015, à 15,41 % à Toulon. « C’est bien! C’était 7 % avant l’adoption de la loi SRU, en 2000, confie Patrick Lacoste, bénévole à la fondation Abbé Pierre. Mais d’ici à 2025, ce taux doit passer à 25 %...» Sur l’estrade, trois anciens sans-abri et deux responsabl­es associatif­s viennent présenter une initiative toulonnais­e pour optimiser le relogement des SDF. Cette dernière, baptisée « De Toit à moi », est portée depuis 2013 par les associatio­ns Archaos et CHV Moissons nouvelles. Le principe : accompagne­r pas à pas les clochards qui le demandent dans leur démarche pour trouver un appartemen­t, mettre en place de façon progressiv­e ce changement de vie et assurer un soutien psychologi­que pendant et après le relogement. «On s’est rendu compte que de nombreux anciens SDF quittaient leur logement car la transition était trop brutale et qu’il n’y avait pas de suivi », confie Marianne Santoni, directrice d’Archaos. Depuis sa création, le dispositif aurait relogé près de 50 sans-abri de l’aire toulonnais­e.

 ?? (Photos S. F.) ?? Dans le Var, il y a eu une augmentati­on de   demandes de logement social entre  et . L’initiative «De Toit à moi» regroupe les associatio­ns Archaos et CHV Moissons nouvelles.
(Photos S. F.) Dans le Var, il y a eu une augmentati­on de   demandes de logement social entre  et . L’initiative «De Toit à moi» regroupe les associatio­ns Archaos et CHV Moissons nouvelles.

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