Une tentative de meurtre au tribunal pour enfants
Les faits criminels s’étaient produits à Draguignan fin avril 2016. Les trois adolescents poursuivis, des mineurs en fugue, étaient âgés de 13 à 16 ans. Peines d’un à cinq ans de prison prononcées
Lundi 25 avril 2016 à Draguignan, trois adolescents âgés de 13 à 16 ans avaient fait vivre un calvaire à une retraitée de 98 ans. Après s’être introduits dans sa villa proche de l’avenue de Montferrat, réclamant à manger, les jeunes, deux soeurs âgées de 13 et 16 ans et un garçon de 14 ans, tous en fugue du domicile parental, ont fouillé les lieux. Ils ont ensuite contraint la mamie à leur signer plusieurs chèques, avant que le garçon ne tente de l’étouffer dans son lit en lui posant un coussin sur le visage. Le trio avait été arrêté le lendemain par les policiers du commissariat de Draguignan, au moment où il revenait sur les «lieux du crime ».
Deux jours de procès
Deux ans après, le procès de ces adolescents s’est tenu ces deux derniers jours au palais de justice de Draguignan, à huis clos devant le tribunal pour enfants (TPE) statuant en matière criminelle. Désormais âgé de 16 ans, le garçon était défendu par Me Barbara Balestri, pour répondre de tentative de meurtre sur personne vulnérable. Il avait contesté au début de l’enquête avoir voulu tuer la nonagénaire, en indiquant qu’il ne lui avait posé un coussin sur la figure que pour l’empêcher de les regarder fouiller sa chambre. Face aux réquisitions de huit ans de prison du procureur Sabrina Nechadi, Me Balestri a donc plaidé l’acquittement pour ces faits criminels. Vidant son délibéré, le TPE l’a déclaré coupable de cette tentative d’homicide. Il l’a condamné à cinq ans d’emprisonnement, prolongés par deux ans de suivi sociojudiciaire, et accompagnés d’un mandat de dépôt.
Victime centenaire
Le jeune garçon était également poursuivi pour vol et extorsion de signature sur personne vulnérable, tout comme ses deux comparses, dont l’une est désormais majeure. Tous les trois ont été reconnus coupables. Mes Isabelle Bracco pour l’aînée et Christine Jeantet pour la benjamine ont insisté sur l’enfance compliquée des deux soeurs, qui n’auraient pas bénéficié des meilleures conditions d’éducation et auraient subi des placements. La plus grande a été condamnée