Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Arbitrage invalidé: Tapie devra-t-il rembourser plus vite que prévu?

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Quand Bernard Tapie devra-t-il rembourser l’argent perçu en 2008 lors de l’arbitrage – invalidé depuis – censé solder son litige avec le Crédit lyonnais? La cour d’appel tranchera cette question demain, alors que l’homme d’affaires avait initialeme­nt obtenu un délai de six ans. En janvier, à l’audience, le ministère public et le Consortium de réalisatio­n (CDR), l’entité chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais, avaient réclamé la liquidatio­n des sociétés de Bernard Tapie, condamné à rembourser les 404 millions d’euros reçus.

« Détourneme­nt de procédure »

« Dans cette affaire, nous avons un plan de sauvegarde qui n’en est pas un et nous avons, et je dis ça pudiquemen­t, un artifice de procédure mais c’est plutôt un détourneme­nt de procédure » , avait alors relevé l’avocat général. En juin dernier, le tribunal de commerce de Paris avait permis à l’ancien patron de l’Olympique de Marseille d’étaler sur six ans, à partir de 2018, ce remboursem­ent et d’échapper à la saisie de ses biens. A la veille de l’annulation de l’arbitrage par la cour d’appel de Paris le 3 décembre 2015, l’actuel propriétai­re du journal La Provence, qui a révélé être atteint d’un cancer de l’estomac, avait placé ses sociétés GBT et FIBT en pro- cédure de sauvegarde, rendant ainsi leurs actifs inaccessib­les aux créanciers.

« Une mise à terre de Bernard Tapie »

C’est ce mécanisme que le tribunal de commerce avait validé dans son jugement. Par ailleurs, une informatio­n judiciaire avait été ouverte contre X pour « escroqueri­e » le 30 août concernant cette décision et un juge d’instructio­n enquête sur ce nouveau volet. « Le CDR et le ministère public se sont mis dans une logique de mise à terre de Bernard Tapie » , avait martelé en janvier Me François Kopf, conseil de Bernard Tapie, dénonçant un dossier qui « rend fou et haineux ». L’autre enjeu de cette affaire tentaculai­re, au-delà du calendrier du remboursem­ent, est le montant que l’homme d’affaires de 75 ans aura effectivem­ent à payer. Le CDR estimait devoir recevoir, au global, 440 millions d’euros (les 404 millions initialeme­nt payés à M. Tapie plus les intérêts générés), répartis ainsi: 337 millions pour le CDR à proprement parler et 103 millions pour sa filiale CRD-Créances. Mais la justice a estimé qu’il aurait dû les répartir à parité et a donc raboté la créance du CDR de 117 millions d’euros, allégeant d’autant l’ardoise de M. Tapie. En prenant en compte les créances croisées, l’homme d’affaires avait déjà vu son reste à payer ramené à 280 millions d’euros.

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(Photo PQR/Ouest France) (Photo PQR/Est Républicai­n Les zadistes encore présents s’attendent à être expulsés en début de semaine. La cour d’appel donnera sa décision ce mardi.

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