Une nouvelle formule pour le e festival de BD
Aix-en-Provence Budget resserré et volonté d’innover, le rendez-vous du 9e art a été conçu comme un parcours à travers la ville. L’habituel week-end regroupant les artistes a, lui, disparu
Depuis quelques jours, les amateurs de bande dessinée convergent vers Aix-en-Provence en quête de découverte. Les lieux culturels du centre-ville vont, pendant deux mois, vivre au rythme des rencontres entre lecteurs et auteurs, et accueillir des créations qui seront exposées. Tout est réuni pour que le festival, considéré comme l’un des plus importants en France après Angoulême, poursuive sur sa lancée. Et ce, malgré la perte d’un de ses temps forts, le week-end de trois jours qui rassemblait l’ensemble des artistes : « Le budget a été réduit avec le passage de la ville dans la métropole AixMarseille Provence, et donc moins de subventions, constate Serge Darpeix, directeur artistique du festival. Mais nous avons accepté cette situation, et décidé de tester autre chose pour surprendre nos visiteurs et continuer à défendre l’accès au livre ».
« Chiner, l’essence du festival »
Ainsi les rencontres d’artistes sont dispersées sur les deux mois de festival. « Ce qui permettra de plus en profiter », avance Serge Darpeix. Si la plupart ne seront présents que quelques jours, certains d’entre eux seront en résidence. C’est le cas notamment du Berlinois Atak, qui interviendra auprès de scolaires lors de son passage à Aix. Un artiste que le directeur artistique est fier de recevoir : « Son exposition réinterprète deux monuments, Tintin et Dick Tracy, en associant des cases qui nous ont marqués ». Moins nombreux que l’an dernier, les artistes étrangers venus d’Allemagne, Suisse... embelliront le plateau de cette édition par leurs travaux parfois déroutant. C’est le cas du Suédois Helge Reumann: « Son oeuvre représente le monde de la barbarie, en mélangeant les époques et les armes employées», décrit Serge Darpeix. Pour se rendre à ces rencontres et expositions, les visiteurs devront parcourir le centre-ville. Un parcours artistique disséminé en différents lieux qui est accompagné d’une autre balade culturelle: l’artiste Jakob Hinrichs a créé pour l’occasion un jeu de piste géant. Les participants iront de place en place, incluant commerçants et associations, pour reconstituer un jeu des sept familles, qui sera réutilisable ensuite. Une idée qui a séduit les organisateurs, car comme le rappelle Serge Darpeix, « chiner, c’est l’essence du festival ».