«On s’attend à un risque incendie élevé»
Chef de mission de la police des obligations légales de débroussaillement à l’ONF, Bruno Tessier du Cros s’attend à retrouver un risque incendie élevé cet été. Il nous explique pourquoi.
Les pluies ont-elles compensées la sécheresse observée depuis l’été dernier ?
Pas tout à fait. Les précipitations en avril sont considérées comme un phénomène normal du point de vue climatique. L’hiver a été humide, les épisodes neigeux ont permis de faire pénétrer l’eau dans le sol, de régénérer les nappes phréatiques et de favoriser la reprise de la végétation. Mais les ruisseaux sont à peine reconstitués. Si vous n’avez plus de pluie pendant quinze jours, les cours d’eau diminueront aux seuils très bas observés l’an dernier.
Ces pluies favorisent-elles la pousse des herbes qui éleve le risque incendie ?
On ne sait pas encore. À ce sujet, le mois de mai, surtout la deuxième quinzaine, est plus significatif. Si les précipitations restent abondantes, la biomasse des graminées (herbes) peut être élevée, ce qui est embêtant car elle génère de la paille, plus combustible, très rapidement. Il y a aussi un deuxième facteur, celui des arbres qui ont perdu leurs feuilles et aiguilles mortes au sol. Si ces deux indicateurs se cumulent, on peut s’attendre à un risque incendie élevé cet été, comme l’an dernier, quel que soit le climat.
Quelle est la période critique pour débroussailler les herbes ?
Une fois que les graminées commencent à jaunir, généralement entre le mai et le juin, il faut à tout prix les couper.